Algérie

«Un potentiel à exploiter au profit de l'économie nationale»



La communication dans le domaine des assurances est importante pour sensibiliser, et les médias aussi ont un rôle à jouer. Il s'agit d'attirer le plus grand nombre d'assurés en 2022 et de faire jouer à l'assurance son véritable rôle socio-économique. Alors que la part de l'assurance dans le PIB au niveau mondial est de l'ordre de 7,4%, pour le cas de l'Algérie, le taux de pénétration est de 0,8% seulement, en termes de chiffre d'affaires. Mais ceci doit être considéré comme une opportunité à saisir, comparable à un gisement que les assureurs doivent exploiter.Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - C'est Benmicia Youcef, président de l'Union algérienne des sociétés d'assurance et de réassurance (UAR), qui est une organisation professionnelle qui représente les sociétés d'assurance, qui l'a expliqué hier au Forum d'El Moudjahid.
Parmi les missions de l'organisation, la sensibilisation et l'information du public, mais aussi l'amélioration de la qualité de la prestation de service ainsi que la participation à la collecte de l'épargne. « L'impact du secteur des assurances est important dans la relance économique nationale », a-t-il déclaré. Faisant un rappel sur les activités du secteur, il dira qu'« après une année 2020 marquée par l'apparition de la pandémie de la Covid-19, l'année 2021, par contre, a connu une reprise économique, même si la crise sanitaire persiste ». « Malgré une année 2020 difficile qui a affecté une bonne partie des sociétés d'assurance, le marché des assurances est parvenu à résister », a-t-il ajouté.
L'orateur a décrit dans ce contexte le marché des assurances comme étant un marché qui a les caractéristiques de marché qui est ouvert à la compétition, mais aussi diversifié. Chiffres à l'appui, il dira qu'« actuellement, le marché algérien compte 23 sociétés d'assurance toutes catégories confondues, parmi lesquelles 12 pratiquent l'assurance-dommage et 8 spécialisées dans les assurances des personnes, qui sont les principaux acteurs du marché des assurances, et toutes de droit algérien ». Avec la constitution de 2 nouvelles sociétés d'assurance publiques en 2022, le nombre passera à 25 sociétés. Ces nouvelles sociétés d'assurance sont spécialisées dans l'assurance Takaful, dont l'une pratique le Takaful général et l'autre Takaful familial.
Pour démontrer que le secteur des assurances est un « système protecteur », il dira qu'il y a le fonds de garantie automobile, qui intervient pour indemniser les victimes de la circulation en cas de dommages corporels pour des personnes non assurées, et dont les responsables des accidents sont inconnus. Il y a aussi le fonds de garantie des assurés qui intervient lorsqu'une société d'assurance n'arrive pas à honorer ses engagements.
Expliquant l'importance de l'assurance dans le monde, le président de l'UAR dira qu'avant l'apparition de la pandémie, le secteur des assurances connaissait une croissance moyenne de 3% par an, et en 2020, il n'y a pas eu de croissance.
Selon lui, l'on devrait atteindre le niveau d'avant la pandémie en 2022 en raison de la reprise économique, mais aussi en raison de la hausse des tarifs d'assurance. « En 2020 le revenu mondial de l'assurance-vie et l'assurance-dommage est de 6 287 milliards de dollars, dont 81% générés par les pays développés », explique-t-il.
Dans le cadre du volet lié à la contribution des assurances dans l'émergence économique, Benmicia Youcef explique qu'« en termes de taux de pénétration, qui est la part de l'assurance dans le PIB, le niveau mondial est de 7,4%, et que pour les pays émergents, il est de 3,4%. Mais en termes de chiffre d'affaires, l'Algérie présente un taux de pénétration de 0,8% ». « Ce qui démontre la faiblesse de l'assurance-vie en Algérie », juge-t-il.
Par contre, cette position guère réconfortante de l'Algérie est perçue par l'invité du forum d'El Moudjahid comme « une opportunité comparable à un gisement que les assureurs doivent exploiter ». Arguments à l'appui, il dira qu'à l'exemple de l'assurance sur les catastrophes naturelles qui est pourtant un segment obligatoire sur un parc immobilier de 9 millions de logements, 12% seulement sont assurés. « Ce qui est synonyme de près de 90% de logements non assurés, qui représentent un potentiel énorme en Algérie », déduit-il.
Dans ce contexte, le président de l'UAR estime que « les défis sont nombreux, mais le plus important, c'est de faire jouer à l'assurance son véritable rôle socio-économique et une contribution adéquate au PIB ». « Cet objectif peut être atteint grâce à la modernisation du secteur, l'amélioration de la prestation des services, la transition numérique, la digitalisation et la promotion de la finance islamique », préconise-t-il, enfin.
A. B.


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