Algérie

Un poste pour l’Algérie dans l’UPM ?


L’enjeu de ce déplacement réside, sans aucun doute, dans la capacité du Premier ministre français, François Fillon, à convaincre, aujourd’hui, le président Bouteflika du bien-fondé du projet de l’Union pour la Méditerranée, mais aussi à maintenir la France en pole position des partenaires économiques de l’Algérie.Dès l’entame de sa visite d’État de deux jours en Algérie, le Premier ministre français, François Fillon, n’a pas occulté son intention de mettre à profit son déplacement pour convaincre le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, du bien-fondé de la démarche inhérente à la création de l’Union pour la Méditerranée (UMP), initiée par le président français, Nicholas Sarkozy, et surtout l’amener à participer au sommet fondateur de ce projet, programmé pour le 13 juillet prochain à Paris. À l’ouverture de la cérémonie de signature de deux accords de coopération et d’un mémorandum, l’invité de l’Algérie a défendu fortement cette option. Il a affirmé que l’UPM réduira les tensions politiques dans le bassin méditerranéen en agissant sur les conflits générés par les problèmes liés au développement. “L’amélioration des conditions de vie des pays méditerranéens est tributaire de partenariats plus intenses entre les États des deux rives”, a-t-il argumenté. Le succès ou l’échec de la mission du Premier ministre français sera certainement perceptible aujourd’hui à l’issue de l’audience que lui accordera, dans la matinée, le président Bouteflika. Il n’est toutefois pas attendu, sauf fait exceptionnel, une annonce officielle de la participation ou pas de l’Algérie au sommet de Paris lors de la conférence de presse qu’animeront conjointement M. François Fillon et son hôte Abdelaziz Belkhadem au salon d’honneur de l’aéroport international Houari-Boumediene, aujourd’hui à 14h. Le Premier ministre français et le Chef du gouvernement algérien seront, pourtant, certainement interpellés sur le propos, comme ils seront appelés à développer les questions abordées, hier au Palais du gouvernement. “Une plus grande fluidité dans la circulation des personnes entre les deux pays” est une nécessité pour Abdelaziz Belkhadem, qui a estimé que “les échanges entre l’Algérie et la France ne peuvent avoir tout leur sens s’ils sont amputés de leur dimension humaine”. Son homologue français a informé que “son gouvernement est dans une perspective de l’augmentation de l’accueil des Algériens en France”. Il a indiqué que 126 000 visas ont été accordés à nos compatriotes en 2006, contre uniquement 50 000 en 1995. Il a parlé du développement du programme de bourses. Jusqu’alors, 22 000 étudiants sont inscrits dans des universités de l’Hexagone. Il a demandé, en contrepartie, une levée des obstacles pour l’entrée des Français sur le territoire de souveraineté nationale. Abdelaziz Belkhadem a interpellé son invité sur une “représentation juste et équitable” des Algériens dans toutes les instances du culte musulman en France, dominés depuis les élections du 8 juin dernier par les Marocains. “Nous sommes très attentifs à ce que la communauté algérienne de confession musulmane soit bien représentée dans les instances du culte musulman en France et que la Grande-Mosquée de Paris conserve des responsabilités essentielles au sein du Conseil français du culte musulman (CFCM, ndlr)”. Le Chef du gouvernement a suggéré une meilleure progression des échanges commerciaux avec la France (notre cinquième client et premier fournisseur de l’Algérie), qui ont atteint, en 2007, plus de 9 milliards de dollars. “Notre souhait est que le dynamisme et la diversité de nos échanges commerciaux puissent se traduire également et de la même manière au niveau des investissements français en Algérie”, a-t-il déclaré. Pour preuve de cet engagement, M. Fillon a révélé que deux gros contrats commerciaux seront signés au cours de son séjour à Alger. Le groupe Lafarge rachète la cimenterie de la Mitidja pour 50 millions d’euros. L’électricien Schneider acquiert également une entreprise publique destinée à la privatisation. “Au-delà des grandes entreprises qui connaissent bien l’Algérie, il y a beaucoup d’entreprises moyennes qui hésitent à investir dans le marché algérien. C’est pour cela que je suis accompagné par des chefs de PME-PMI”, a-t-il précisé. En affirmant l’avoir évoqué lors de son tête-à-tête avec son homologue algérien quelques instants auparavant, le locataire du palais de Matignon a jugé important le chapitre “mémoire-histoire” commun entre les deux nations. “Nous allons mettre en place un groupe de travail pour faciliter l’accès des Algériens, notamment les chercheurs, aux archives françaises”, a-t-il promis. Il a saisi, en outre, sa présence dans un pays membre de l’Opep à la veille de la rencontre de Djeddah, en Arabie Saoudite, entre producteurs et consommateurs de brut, pour exposer une préoccupation plus globale induite par les prix du pétrole qui caracolent, depuis plusieurs mois, à des plafonds jamais atteints. “Il est très important que les pays consommateurs et les pays producteurs aient un dialogue plus fréquent, plus nourri, plus efficace pour éviter les trop grands à-coups dans la variation des prix. Ces à-coups produisent ou peuvent produire des ralentissements très significatifs de l’économie mondiale, dont nous aurions tous à pâtir”.
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