Un policier condamné à huit ans de prison

Dans son audience d'hier, le tribunal criminel de Constantine a eu à statuer sur une affaire de tentative d'homicide volontaire dont les faits se sont produits l'année dernière à la nouvelle ville Ali Mendjeli.

Selon l'arrêt de renvoi, le 22 août 2010, aux environs de 13 heures, A. Boudjema, agent de police âgé de 49 ans, qui venait de terminer son service au siège de la sûreté de la nouvelle ville, rentrait chez lui, dans la localité d' El Faroudj à bord de son véhicule personnel. En cours de route, il s'est arrêté à un virage pour faire quelques emplettes. C'est à ce moment qu'un taxi Peugeot 505, avec à son bord des clients, le doubla. A.Boudjema lui signifia qu'il doit laisser un peu d'espace pour ne pas gêner la circulation de par la proximité du virage. Un échange de propos a eu lieu entre les deux conducteurs. Boudjema descendit de sa voiture et eut un accrochage verbal avec L. Mohamed, le passager qui était en famille. Une empoignade s'en est suivie avec le beau-frère du taxieur qui bouscula le policier qui a fait tomber son arme de poing fixée à sa ceinture. Selon ce qui a été rapporté par l'arrêt de renvoi, le policier a tenté ramasser son arme dont le cran de sûreté n'était pas mis. Et c'est à ce moment qu'une balle sortit et toucha le sol. L. Mohamed alla au siège de la sûreté afin de mettre au courant les policiers et déposer plainte. Deux autres coups de feu avaient été tirés entre-temps. La première balle toucha le taxieur B. Djemouai à l'épaule gauche et la seconde au niveau du bassin. Le policier reprit le volant et s'en alla, tandis que la victime a été évacuée sur le service des urgences. Interpellé par la suite, A.Boudjema devait déclarer qu'il n'avait nullement l'intention de nuire à la victime.

Hier à la barre, l'accusé a répété qu'il n'avait nullement prémédité son acte et qu'il s'agissait d'un accident, sans plus. Dans son réquisitoire, le procureur de la République a requis vingt ans de prison à l'encontre de Boudjema pour tentative d'homicide. Les deux avocats, dans leur plaidoirie, ont demandé à la cour la requalification d'homicide volontaire en simples coups et blessures et ont demandé d'accorder les circonstances atténuantes à leur client. Après délibération, la cour a condamné le policier à 8 ans de prison.