Algérie

Un poisson au prix... amer



Déjà trop cher en d'autres périodes, le poisson est devenu intouchable en cette première semaine du mois de Ramadhan.

 A voir les prix affichés, avant-hier, au marché des Frères Bettou, situé en plein centre-ville de Constantine, le commun des mortels penserait que tous les poissons proposés à la vente retourneraient vers les réfrigérateurs, tant ils sont chers. D'ailleurs beaucoup de clients qui faisaient leurs achats dans ce marché passaient immanquablement devant la poissonnerie bien placée dans un endroit stratégique, mais quittaient aussitôt les lieux tant les prix donnaient le vertige... Ainsi, il a été remarqué que la crevette, un plat très apprécié, sommeillait dans son cageot, au milieu de la glace et d'herbes aromatiques placées en ornement. Vendue entre 700 et 800 dinars avant le Ramadhan, elle est aujourd'hui proposée 1.400 dinars pour la blanche et 1.600 dinars pour la rouge, soit exactement le double des prix pratiqués auparavant.

 D'autres poissons, tels que le rouget dit rouget de roche, le merlan et le brochet, étaient proposés entre 1.400 et 1.600 dinars le kilo. Même tarif pour le chien de mer. Bien que placée au bord du carré, assez loin des regards, la sardine, poisson du pauvre par excellence, somnolant à 150 dinars le kilo, était à l'évidence la plus demandée par ces clients.

 D'autres par contre ont demandé, devant quelques regards incrédules, un kilo de tel et tel poisson, ont payé et sont repartis tranquillement avec leurs sachets.

 Des poissonniers, questionnés sur ces prix que beaucoup de clients ont estimés «déraisonnables», ont déclaré «avoir acheté cher cette marchandise particulièrement périssable, qu'ils auraient d'ailleurs commandée depuis l'Ouest du pays et acheminée à Constantine par camionnette frigorifique. Imaginez le prix d'achat, le transport sur plus de 7 ou 800 kilomètres et calculez». Pourquoi en faire venir de l'autre côté du pays au lieu d'en acheter à Skikda, Collo ou Jijel, ont demandé des clients. Selon la réponse des vendeurs, ce sont les pêcheurs de ces villes côtières «qui ne s'aventurent pas assez loin pour ramener ces poissons des grandes profondeurs, disent-ils. N'empêche que nous ramenons souvent de ces ports, de la sardine, du merlan et quelques autres poissons bleus comme les cavals ou le petit thon rouge, mais en petite quantité», ont-ils répondu.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)