Algérie

Un plan, des objectifs et des contraintes



Les annonces portant régulation des importations s'enchaînent alors que pour la promotion des exportations, les décisions se font attendre.A chaque fois, de nouvelles mesures arrivent après évaluation du dispositif de restriction des importations. Et ce, avant de réactualiser le décret exécutif portant désignation des marchandises concernées par ce régime fin mars.
En effet, à la demande des industriels, des produits suspendus à l'importation seront de nouveau introduits sur le marché alors que d'autres ont rejoint la liste «rouge». «Il y a eu quelques problèmes en ce qui concerne la mise en ?uvre des mesures de restriction des importations. Nous sommes descendus sur le terrain et nous avons rencontré les opérateurs de différentes filières qui nous ont fait part de leurs préoccupations.
C'est sur cette base que nous décidons des suites à donner au dossier. Mais c'est aussi grâce à ces rencontres que nous avons déduit qu'il y a absence totale de cohésion et de synergie entre les acteurs de ces filières. Au sein même d'une même filière, les gens ne se connaissent pas.»
C'est ainsi que s'est exprimé le chef de cabinet du ministère du Commerce, Lyes Ferroukhi, le 28 février dernier lors d'une conférence devant le Club des exportateurs les appelant à travailler dans le cadre des réseaux et des clusters pour promouvoir les exportations. «Au lieu d'importer certains intrants, pourquoi ne pas les acheter chez des producteurs locaux '» s'est-il interrogé. Mais faudrait-il d'abord développer les réseaux.
Ce qui se fait quand même, mais de manière timide. «Ce sera grâce aux clusters qu'on pourra développer les exportations», ajoutera M. Ferroukhi rappelant tout au long de sa conférence que le défi de l'exportation ne sera relevé qu'en augmentant la production. «Exporter plus, c'est produire plus», précisera-t-il à chaque fois. «S'attaquer à un marché extérieur, ce n'est pas facile. C'est une véritable guerre», enchaînera M. Ferroukhi, pour qui tous les efforts devront être centrés autour de ce dossier pour promouvoir les exportations hors hydrocarbures.
Des efforts à mener de part et d'autre. Ainsi, du côté des industriels, le cap devrait être mis sur l'amélioration de la production en qualité et en quantité pour aller vers la diversification des exportations demeurant toujours marginales, hors hydrocarbures avec moins de 2 milliards de dollars annuellement.
Vers la révision du règlement sur le contrôle des changes
Les produits agricoles se taillent la part du lion dans cette facture avec la datte comme produit phare pour un montant de 50 millions de dollars. «Un chiffre qui pourrait être réalisé par un seul opérateur dans l'industrie», fera remarquer M. Ferroukhi pour qui il y a lieu d'élargir les exportations vers les produits industriels.
«Il est vrai que l'agriculture constitue une niche, mais il est certain que l'exportation se fait par l'industrie», relèvera-t-il à ce sujet devant les exportateurs qui ont saisi l'opportunité pour dresser les difficultés rencontrées sur le terrain. En réponse à ces préoccupations, M. Ferroukhi a promis des mesures d'allègement en 2018 via notamment la révision du règlement 95-07 sur le contrôle des changes.
Ainsi, après la suppression de toute autorisation préalable à l'exportation, le gouvernement s'attelle à assouplir le contrôle des changes. «Nous demeurons sous le coup de certains dispositifs contraignants. ll y a d'autres mesures sur lesquelles nous sommes en train de travailler pour alléger les mesures à caractère de sanctions dans cette loi. Nous allons certainement dégager des solutions dans l'intérêt des exportateurs algériens», s'est engagé M. Ferroukhi annonçant de bonnes mesures dans ce cadre pour 2018. Il s'agit aussi de revoir le fonctionnement du Fonds de soutien à la promotion des exportations (FSPE) qui cumule actuellement 39 milliards de dinars pour faciliter le remboursement des frais à l'exportation.
Ce montant est sous-exploité en raison de la faiblesse des exportations et du caractère sporadique et irrégulier des opérations. D'ailleurs, le Fonds n'est consommé qu'à hauteur de 2%. «C'est décevant. On devrait exporter rien que pour récupérer ces subventions qui auraient été exclues si on était membre de l'Organisation mondiale du commerce», conclura M. Ferroukhi.
Comme l'adhésion de l'Algérie à l'OMC n'est pas pour demain, ces subventions dormantes ont encore de beaux jours devant elles au moment où les dizaines d'exportateurs se plaignent de lenteurs dans le processus de remboursement des frais.


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