Algérie

Un plan B '



Un plan B '
Et revoilà M. Ahmed Ouyahia de nouveau aux commandes du gouvernement. Surprise ' Oui, si on croit vraiment aux pronostics de tous les spécialistes autoproclamés de la politique en Algérie, qui utilisent plus leur boule de cristal Taïwan que la réalité et les ‘'us et coutumes'' du pouvoir algérien. «En application de l'article 91, alinéa 5 de la Constitution, Son Excellence M. Abdelaziz Bouteflika, président de la République, a mis fin, ce jour, aux fonctions de Premier ministre, exercées par M. Abdelmadjid Tebboune», indique un communiqué de la Présidence, annonçant la fin de fonction du Premier ministre. Et ‘'en application des mêmes dispositions constitutionnelles, et après consultation de la majorité parlementaire, le président de la République a nommé M. Ahmed Ouayhia, Premier ministre». Ainsi donc, M. Tebboune a fait long feu à la tête du gouvernement. Moins que tous ses prédécesseurs, soit exactement 51 jours seulement. Un record, une étoile filante. Son dégommage aura été cependant attendu, mais les plus optimistes le donnaient partant après les élections locales. L'homme aurait fait, comme un mauvais élève, beaucoup de bourdes, des erreurs impardonnables, et a même offensé en haut lieu. Difficile dans ce cas de le laisser jouer à sa guise dans la cour des grands, en mettant en danger les grands équilibres savamment mis en place. Pour autant, Ouyahia aura déjoué les pronostics des spécialistes de la boule de cristal, puisque de la lettre de recadrage, il se propulse Premier ministre, et doit dès lors reprendre du service. Lui même l'a dit à plusieurs reprises : « Je suis un commis de l'Etat ». La fonction lui est taillée sur mesure, et ce ne serait pas son prédécesseur, qui se serait brûlé les doigts en voulant tripoter avec ses faibles moyens des dossiers plus grands que lui, jusqu'à prétendre organiser un RDV avec son homologue français en mettant dans la gêne ses employeurs. Le retour d'Ahmed Ouyahia est, quant à lui, un vrai sujet de roman dont le thème va jusqu'à l'infini de la cosmogonie de l'histoire politique de ces 20 dernières années de l'Algérie. Peu importe, de SF, un polar, une belle histoire d'amour avec le pouvoir, une romance enracinée avec le 2e Koursi du pays, une intrigue politico-économique, enfin, un roman qui relate simplement toutes les fois que cet énarque a été sollicité, comme un pompier pour prendre le guidon et rediriger le pays. Vers quoi ' Vers plus de capitalisme débridé ' Vers le retour au socialisme de la mamelle ' Vers la vente des EPE et de toute la quincaillerie inutile et coûteuse qui sert d'industrie au pays ' A bien des égards, le retour aux affaires d'Ouyahia sonne comme une sorte d'opération de ‘'salut public'' après les dégâts énormes que Tebboune aurait faits dans la carapace rendue fragile de l'économie algérienne par un brut à moins de 50 dollars/baril. Question : pourquoi Ouyahia est-il toujours l'homme providentiel ' Il est l'homme du Président, le ‘'plan B''. C'est ce que pensent les Algériens d'en bas, qui assistent à cette pièce estivale en se demandant : ‘'alors, le mouton va-t-il devenir plus cher'' '


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