Algérie

Un pistolet dans la malle et quatre ans de prison


H. Omar, la cinquantaine passée, s'est retrouvé de nouveau hier, à la barre du tribunal criminel près la cour de Constantine, pour répondre de l'accusation de détention et vente d'armes à feu, sans autorisation. Il avait été condamné une première fois à 20 ans de prison par contumace. D'après l'arrêt de renvoi lu par le greffier, cette affaire remonte au 7 mai 2002. Alors que l'accusé rentrait chez lui à Chelghoum Laïd, à bord de sa voiture, une Peugeot 505, il a été arrêté à un barrage de la Gendarmerie nationale. La fouille de routine est alors entreprise et dans la malle, les gendarmes ont découvert un revolver à barillet. Emmené à la brigade, il a été entendu et un procès-verbal a été établi. Présenté au procureur de la République, près le tribunal de Chelghoum Laïd, une enquête judiciaire a été ordonnée par le juge d'instruction de la ville, qui a ordonné sa mise en détention provisoire. H. Omar a expliqué, hier, au jury qu'il n'avait nullement été contrôlé, et qu'aucune arme n'a été trouvée dans le coffre arrière de sa voiture. «Monsieur le président, je n'ai jamais eu à faire à ces hommes en vert, car, ce jour-là, je n'étais pas en ces lieux et aucun gendarme ne m'a contrôlé parce que je me trouvais chez moi». Et de continuer, «mon tort c'est d'avoir pris, dans mon véhicule, car je suis un clandestin, trois personnes qui devait se rendre à Djezzar, un village voisin pour s'acheter une arme à feu pour se défendre contre des voleurs qui terrorisent la région. Je n'ai jamais été en fuite comme le stipule l'arrêt de renvoi, car à cette époque, j'étais en détention pour une autre affaire. Voilà pourquoi j'ai été condamné à 20 ans par contumace». Et de préciser, «Je peux vous certifier Monsieur le président que je n'ai aucune relation avec cette histoire», a-t-il ajouté. Le président lui rappellera qu'il avait été déjà impliqué dans des affaires de vol de bétail, d'agression à l'arme blanche. Le représentant du parquet, après un retour sur le passé judiciaire de l'accusé, dira «que c'est une affaire très grave que de se spécialiser dans la vente d'armes à feu sans autorisation. Nous sommes devant une situation qui nous oblige à nous poser des questions sur les déclarations faites aujourd'hui devant le tribunal par l'accusé, et celles faites devant les magistrats instructeurs depuis le début. Ce sont des faits très graves, une atteinte aux lois du pays». Et de poursuivre «Où a-t-on trouvé cette arme ? Dans quelle voiture ? Les faits sont là». Il requit 12 ans de prison ferme contre l'accusé. La défense a axé son intervention sur ce qui a été rapporté dans le procès-verbal d'audition des gendarmes de la ville de Chelghoum Laïd qui, selon elle, «comporte beaucoup d'anomalies dans son fond car, insistait l'avocat, mon client n'a jamais été arrêté au barrage des services de la gendarmerie, il n'était pas également en fuite». Pour la robe noire, «ces armes n'ont pas été trouvées chez mon client mais chez un certain Chouini. Où est ce Chouini ? La relaxe est le seul verdict à prononcer». Après les délibérations, H. Omar a été reconnu coupable sans bénéficier des circonstances atténuantes et a été condamné à 4 ans de prison ferme.
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