Algérie

Un phénomène qui demeure toujours tabou


Un phénomène qui demeure toujours tabou
Les chiffres, communiqués chaque année par les associations demeurent en deçà de la réalité, en raison des craintes exprimées par les victimes, dont la plupart refusent encore de déposer plainte.Le phénomène de la violence contre les femmes ne cesse de prendre de l'ampleur du côté de la capitale des Hauts plateaux où il demeure tabou. Malgré les amendements apportés au code de la famille et les campagnes de sensibilisation, la question prend des proportions inquiétantes. «Notre avons enregistré l'année écoulée, près de 60 cas de femmes battues. Ce chiffre n'englobe pas les déclarations faites auprès de la médecine légale et les plaintes déposées au niveau des services de sécurité. En un mot nos statistiques ne reflètent pas la triste réalité, car la majorité de ces femmes violentées versent leurs larmes en silence et préfèrent se taire. Sachant que la violence qui n'est pas uniquement des coups et des blessures mais aussi, le viol», nous dira un cadre de la direction de l'action sociale (DAS).Notons que dans la plupart des cas, les actes de violence envers les femmes sont perpétrés par l'époux, le frère et même le père. Ne touchant pas uniquement la femme au foyer, le phénomène n'épargne aucune catégorie de la gent féminine qui souffre le martyr. Salima, une victime de la violence conjugale, mère de deux enfants, a bien voulu nous dévoiler son calvaire. «J'avais 24 ans quand je me suis mariée. Avant, j'étais enseignante. Jaloux, mon mari m'a obligé à démissionner et quitter mon boulot. Au fil des jours, il me battait sans aucune raison précise. En sortant du domicile, il n'oubliait jamais de fermer la porte à clé. Faisant de moi une prisonnière, il me privait de voir ma famille et mes voisines. Il m'a fait subir toutes formes de violences. Après quinze ans de supplices, je prends mon courage à deux mains, et je dépose une plainte contre lui.Quand il a appris la nouvelle, il m'a imposé un chantage. N'ayant pas le choix, car je ne pouvais vivre sans mes enfants, j'étais dans l'obligation de retirer la plainte et continuer à supporter son mal», témoigne-t-elle. Le cas de Souad est plus tragique puisque c'est son père qui est derrière ses souffrances. «Ma mère est morte quand j'avais 5 ans. Mon père s'est remarié juste après. Sa femme qui ne m'aimait pas, me frappait toujours devant mon père. Ce dernier, qui n'a pas été non seulement tendre avec moi, mais il a massacré ma vie. Puisque il est même allé jusqu'à abuser de moi. Après 10 années de silence, j'ai décidé de quitter la maison. Craignant le scandale, je n'ai pas osé porter plainte contre un père incestueux», raconte non sans mal cette autre victime qui vit dans la rue.


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