Le déroulement du match ayant opposé le CSC au MCA lors de la 14e journée du championnat national, et les supporters agressés de la JSK à Bechar par les ultras de la JS Saoura viennent encore une fois témoigner de l'extrême légèreté avec laquelle on gère le football chez nous. En marge de cette rencontre, des incidents déplorables ont eu lieu sur les gradins et même au sein de la main courante menant de l'aire de jeu aux vestiaires. A Bechar, des supporters de la JSK ont été pris à partie par ceux de la JS Saoura. Ils ont été agressés par des supporters du club local de la JSS. De nombreux fans du club kabyle se sont retrouvés à l'hôpital de Bechar ce jour là, suite aux actes de violence enregistrés lors de la rencontre JS Saoura-JS Kabylie. Ils n'ont dû leur salut qu'à leurs jambes. Ils ont préféré vider les lieux avant la seconde mi-temps pour éviter l'irréparable. Les fans kabyles ont été évacués par la police et dirigés vers l'hôtel où réside la délégation de la JSK. Ce n'est pas la première fois que de tels actes antisportifs sont enregistrés au niveau de ce stade de Bechar. Les Bécharis se sont déjà distingués cette saison par d'autres agressions, notamment contre les supporters du MCO et ceux d'El Harrach et de l'USM Alger. Des écarts indignes d'un football qu'on ne cesse de qualifier de professionnel. Après la défaite du club local, le CSC, les supporters en furie ont saccagé les équipements et le matériel de retransmission de l'Eptv. Selon un responsable de la station de Constantine, «plusieurs cars présents au stade pour la retransmission du match, ont été saccagés, de même que la voiture de la radio qui a été totalement saccagée». Un policier a été grièvement blessé suite à des jets de pierres. Des mesures rigoureuses s'imposent car au train où vont ces actes nos stades, conçus et bâtis pour procurer du plaisir, risques de devenir des lieux de haine et de règlement de comptes, ce qui ne peut être compatible avec l'éthique et la morale du sport. Plus grave encore, on a assisté à des batailles rangées et des actes de vandalisme allant jusqu'à la destruction de biens publics ; les chaises des gradins ayant été démolies en entier, enfin, et en guise de cheveu dans la soupe, des passants ont été pris à partie par les supporters pour les dépouiller de leurs biens, et alléger leurs poches. Ce comportement inadmissibles a engendré beaucoup de remous chez tous les sportifs et notamment les puristes. Désarmé devant ce qui se passe chaque week-end dans nos stades, tout le monde lève les bras en signe d'impuissance. Des insultes aux agressions et aux vols, on est passé à un palier supérieur. Détruire ce qui était jusque-là impensable, les caméras, l'outil d'information et de communication. Les textes sont donc clairs et heureusement que la furie n'a pas duré sinon on aurait peut être assisté à un feuilleton sans fin pour sortir d'une situation qui ressemblerait à un labyrinthe dont on ne verrait pas l'issue. Toutefois, le soulagement n'est qu'éphémère car cette rencontre a été le théâtre de plusieurs écarts indignes, comme en témoigne si bien la période de pause à la mi-temps qui a dépassé le seuil toléré en raison de plusieurs incidents qui ont eu lieu, dont des agressions à l'encontre des supporters. La fin de la rencontre n'a pas dérogé à la règle et l'arbitre l'a bien mentionné sur la feuille de match en signalant le comportement d'une galerie indigne de la grandeur du grand club de Sidi M'cid. On s'attend donc à voir la ligue professionnelle sévir; mais, au-delà des sanctions, il faut impérativement revoir nos textes et surtout nos structures. Le cas n'est pas propre au CSC ni à la JSS. C'est un fléau dangereux qui est en train de gagner du terrain dans nos stades; donc autant penser à y remédier dès à présent, sinon il pourrait prendre des proportions plus alarmantes. Car, c'est avec impuissance totale qu'on constate l'ampleur de ce fléau qui n'est pas le fait du hasard, des personnes malintentionnées et nuisibles manipulent les pseudo-supporters agissant en toute liberté et impunité pour semer les troubles dans nos stades durant une rencontre de football. Pire encore, comment expliquer que certains jeunes supporters porteurs d'armes blanches accèdent aussi facilement aux tribunes semant anarchie et terreur sans réellement être inquiétés. Les stades sont, hélas, devenus ces arènes de gladiateurs ou le plus fort achève le plus faible. Comment freiner cet acharnement ' Qui faudrait-il impliquer ' Et surtout comment ' C'est un peu les principales questions auxquelles il faut trouver la réponse lors des différents débats et symposiums sur ce fléau .Cameras de surveillance, fichier national des personnes interdites d'accèsLes pouvoirs publics entendent ainsi réagir le plus fermement aux dérivesviolentes qui, au-delà du problème d'ordre public et de sécurité, ternissent l'image de l'Algérie, un pays hospitalier et accueillant. L'ampleur inquiétante que prend ce phénomène semble avoir obligé le ministère de la Jeunesse et des Sports et la Dgsn à prendre les mesures qui s'imposent pour endiguer ce fléau. Pour le MJS et de la Dgsn, la prévention passe notamment par l'amélioration desconditions d'accueil des supporters et de leur structuration en comités organisés, sous la coupe de personnalités légitimes, sages et influentes. Des actions combinées à un durcissement de la répression, avec l'élargissement de la liste des sanctions allant de peines de travail d'intérêt général à de la prison et des amendes, et ce dans le but de pallier le caractère insuffisamment dissuasif de l'arsenal actuel. Un défi que les services du ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tehmi, espèrent relever avec un avant-projet de loi qui s'articule sur trois volets. Si le premier comporte les dispositions générales visant à fixer les objectifs du texte et à définir les concepts consacrés afin d'éviter d'éventuelles ambiguïtés et confusions lors de son interprétation ou application, le second aborde la prévention de la violence. Ainsi, afin de promouvoir l'efficacité de la politique publique en matière de prévention et de lutte contre la violence, une commission exécutive nationale, dotée d'annexes dans toutes les wilayas et regroupant toutes les instances concernées, de même qu'un fichier national des personnes interdites d'accès aux enceintes sportives seront mis en place. Ce fichier national, dont les modalités d'établissement et de mise en ?uvre seront fixées par voie réglementaire, sera tenu et mis à jour par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, précise l'avant-projet de loi. Ce chapitre comporte aussi certaines mesures concernant la constitution des comités de supporters en tant que structures de clubs, le recensement des manifestations à hauts risques ainsi que le déroulement de ces dernières dans des enceintes sportives remplissant toutes les conditions requises pour ce genre de compétition. Le troisième et dernier chapitre, réparti en cinq sous-chapitres, traite de l'aspect relatif à la lutte proprement dite contre la violence dans les enceintes sportives et ses alentours. Les quatrième et cinquième sous-chapitres abordent les nouvelles dispositions relatives à l'indemnisation des dégâts causés aux installations sportives pour le premier et les dispositions transitoires et finales concernant la commission nationale de coordination intersectorielle de la prévention de la violence dans les enceintes sportives, et un délai de cinq ans à compter de la parution de la loi est accordé pour la mise à niveau des infrastructures sportives.Y. B.
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Posté Le : 21/12/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yanis Bouarfa
Source : www.latribune-online.com