Algérie

Un phénomène difficile à éradiquer



Un phénomène difficile à éradiquer
Les efforts déployés par la commission de wilaya chargée de la répression des fraudes en matière d'alimentation, notamment les viandes et tout produit présentant des risques d'intoxication sont-ils suffisants ' Au vu de la prolifération des abattoirs clandestins dans la ville de Constantine ces dernières années, on serait tentés de répondre par la négative. La saisie récente de plus de 600 kg de viandes rouges issues de l'abattage clandestin à la cité des Frères Abbes, un quartier populaire plus connu sous le nom de «Oued El Had», renseigne sur l'ampleur du phénomène qui constitue une réelle menace pour la santé publique.Une source proche du bureau de l'hygiène de la commune de Constantine nous confie à ce propos que les brigades installées par la direction de la concurrence et des prix (DCP) ne lésinent pas avec la réglementation, s'agissant de l'hygiène et de la salubrité des produits exposés à la vente et des locaux d'abattage, tout en reconnaissant que celles-ci n'arrivent pas à éradiquer complètement ces lieux qui peuvent être un quelconque local clandestin situé à la périphérie de la ville, l'arrière-cour d'une maison de la vieille ville ou bien un hangar délabré.«Des brigades mixtes, composées de représentants des services agricoles, de la santé, de l'hygiène et de la DCP, appuyés par des agents de l'ordre effectuent parfois des sorties inopinées dans certains quartiers réputés pour abriter des abattoirs clandestins, notamment à Souika, Djebel Ouahch, les Frères Abbes ou El Meridj, et la plupart du temps des saisies sont effectuées et des procès-verbaux dressés», soutient notre source. «Force est de constater cependant que juste après notre passage, d'autres abattoirs clandestins voient le jour dans ces mêmes quartiers, tandis que d'autres ne font que changer de résidence pour aller s'installer ailleurs», poursuit-il.Il suffit d'ailleurs d'arpenter les ruelles de la vieille ville, ou de se rendre aux marchés de Oued El Had ou Daksi pour constater que la viande rouge non estampillée se négocie à 200 ou 300 DA moins chère que les viandes proposées sur les étals des bouchers de la ville. Il s'agit, le plus souvent pourtant, de morceaux nobles de bovins ou d'ovins.Dans le même registre, nous avons pu constater qu'en ce qui concerne également la volaille, des commerçants de la cité des Frères Abbes, mais aussi au marché réglementé de Daksi se sont spécialisés dans la vente de poulets égorgés et déplumés sur place dans des conditions d'hygiène déplorables. Dans cette atmosphère de crainte générale face aux risques d'intoxication liés à la consommation de viandes avariées, mais aussi d'apparition de cas supposés ou réels de grippe aviaire, un tel négoce prend des allures particulièrement alarmantes, d'autant qu'il s'agit d'une activité qui s'exerce sans aucun contrôle sanitaire.Notre interlocuteur du bureau communal d'hygiène déplore à ce sujet que les services du patrimoine de la commune, en particulier, fassent preuve de beaucoup de laxisme face à certaines dérives, notamment en ce qui concerne l'abattage et la vente de poulets déplumés et partiellement éviscérés, s'effectuant actuellement par des clandestins au niveau du marché réglementé de Daksi. D'un autre côté, et à voir l'affluence autour de ces vendeurs de poulets vivants, on a la nette impression que l'information sur les risques liés à la consommation de ces volailles, échappant à tout contrôle vétérinaire, ne circule pas suffisamment parmi la population.


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