Algérie

Un peu de jalousie ne fait pas de mal



Les élections sont comme les bilans, l?un peut en cacher un autre. Alors que le Président passe en revue des ministres indélogeables qui étaient en place avant lui, d?autres font d?autres bilans. Passée 99e pays le plus honnête et 125e où l?on peut faire proprement du business, l?Algérie a perdu quelques illusions. Si l?on ajoute un taux de chômage qui a récemment alarmé les organisations internationales, l?élimination à la prochaine coupe d?Afrique et la remontée du GSPC en Nationale 1, le tableau est complet. L?Algérie exporte des milliards de dollars mais ne gagne pas. Le Président consulte-t-il ces tableaux de classement ? Certainement. Les prend-il en compte ? La réponse est difficile. Fier de son bilan, comme le souligne régulièrement son chef du gouvernement nommé pour ses capacités d?autocongratulation et de persuasion à usage interne, occupé à inaugurer des trémies, des gares et des morceaux de route, le Président ne voit pas les bilans de la même façon, retournant les questions par des acrobaties de type nationaliste en fustigeant « ces capitales étrangères qui nous veulent du mal ». Et donc balayer ces mauvaises notes en continuant à s?énerver à la télé. On aurait préféré, même vendredi, même Ramadhan, une crise de jalousie, une scène de ménage, une colère positive. S?énerver sérieusement et être jaloux de son pays pour le faire remonter dans les classements. On aurait aimé quelques limogeages dans les forces de sécurité ou les ministères de consommation. On n?aura rien, à part quelques remontrances bien filmées. C?est pourtant injuste. Classer l?Algérie 125e pays où l?on peut faire des affaires ? C?est mal le connaître. Il suffit de quelques relations, d?avoir la poche facile, la main ouverte et l?âme sans remords pour gagner 1 milliard en 1 jour. Net d?impôts. L?Algérie est un paradis pour tous ceux qui vont aller en enfer.


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