Algérie

Un permis de construire attendu depuis... 38 ans !



Ayant bénéficié en avril 1980 d'un lot de terrain de 146 m2 à Batha, un hameau dépendant de la commune de Aïn Abassa, et ce, dans le cadre de l'ordonnance 74/26 du 20 février 1974, Bouzid S., attend depuis 38 ans la régularisation de son bien. Fort d'une décision administrative délivrée par la commune de Aïn Abassa, le 28 octobre 1982, l'acquéreur entame les travaux et procède aux branchements de l'électricité (la redevance de la consommation fait foi). Le 13 octobre 2014, il prend attache (par voie de courrier) avec la commune pour les raccordements inhérents à l'eau potable et au réseau d'assainissement. Pour des raisons financières, les travaux s'arrêtent en 2002, puis reprennent quelque temps après.La maison est désormais édifiée à plus de 85%. Afin de régulariser sa situation administrative et obtenir le cas échéant le permis de construire d'un bien acquis suite à une délibération de l'Assemblée communale, l'infortuné citoyen va frapper à différentes portes. Malheureusement, les innombrables correspondances transmises aux différents maires qui se sont succédé à la tête de la commune de Aïn Abassa sont restées lettre morte. La fin de non-recevoir attise les soucis du citoyen qui ne sait plus où donner de la tête. Le silence radio des autorités locales ne décourage pas pour autant l'auto-constructeur, qui saisit, le 2 août 2016, le Premier ministre.
Celui-ci transmet le dossier aux services de la wilaya de Sétif qui ne font pas mieux. Pour défendre sa cause, il sollicite à maintes reprises des audiences auprès du ministre de l'Habitat et du wali de Sétif, mais pas de réponse. «Au lieu de procéder à la régularisation administrative de ma bâtisse, construite avec mes petites économies, la commune de Aïn Abassa me demande d'arrêter les travaux, au motif que je ne dispose pas de permis de construire. Le document en question est du ressort de la municipalité. Pour trouver une issue à ce problème qui perdure depuis plus de 3 décennies, j'ai déposé ici et là 24 dossiers. Je n'ai obtenu aucune réponse. Même pas un refus. Je dois préciser que mon dossier peut être traité dans le cadre de la loi 08/15 ou de la 90/25», dira, dépité, ce père de famille qui ne sait plus à quel saint se vouer.


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