Algérie

Un pèlerin amputé du pied



 

Ce sont là les paroles de Hadj Mohamed Berlat, âgé de 75 ans, hospitalisé au service d'endocrinologie du CHU Benbadis. Le vieil homme, qui s'était rendu aux Lieux Saints le 2 novembre dernier, accompagné de son épouse, était loin de se douter, qu'à son retour, le 2 décembre dernier, il serait directement évacué de l'aéroport Mohamed Boudiaf à  l'hôpital pour y subir une première amputation partielle du pied droit, puis une deuxième, qui touchera tout le pied. Selon le Pr. Al Kassem Lezzar, chef du service endocrinologie, l'amputation s'est faite à  un niveau trop bas au service infectieux. «On aurait pu lui éviter deux amputations s'il avait été dirigé vers l'endocrinologie dès le début. Il faut savoir que quand il est arrivé là, il était en danger de mort», précise-t-il. Pour l'épouse du patient, la «biîtha» est coupable de non-assistance à  personne en danger. Et d'expliquer: «Mon mari est certes diabétique, mais sa plaie n'était pas infectée. Il a été hospitalisé durant deux jours par les Saoudiens, qui l'ont ensuite orienté vers la délégation de son pays. Celle-ci ne l'a pas gardé à  l'hôpital, ce qui a aggravé son mal; ils lui prodiguaient juste quelques soins (nettoyage de la plaie) un jour sur deux, et le laissaient rentrer seul à  l'hôtel, à  Mecca.» Selon la famille, son médecin (doctoresse) traitant n'avait émis aucune réserve quant au départ du malade aux Lieux-Saints. «Son diabète ne constitue pas un obstacle à  l'accomplissement du hadj», avait-elle alors certifié. Selon nos sources, ce ne sont pourtant pas les moyens qui manquaient à  la délégation algérienne du hadj 2010, avec 700 personnes, dont 120 médecins, affectés au service des pèlerins. Les quelques participants au hadj, saison 2010, que nous avons questionnés, étaient tous unanimes à  affirmer que les hadjis algériens étaient totalement livrés à  eux-mêmes.
L'un d'entre eux témoigne en ces termes: «La vraie débandade était à  Minen. La plupart d'entre nous ont dormi sur des cartons à  la belle étoile, tant les tentes étaient saturées. Personnellement j'ai dû me charger, durant 15 jours, d'un homme malade âgé de 84 ans, juste par acquis de conscience. Notre délégation s'en fichait éperdument, d'ailleurs elle était la plus chaotique de toutes les autres délégations étrangères.»Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â Â 


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