Les micro-partis ont pignon sur rue. Une période d'un peu plus de deux mois seulement nous sépare du rendez-vous du 29 novembre. Sans aucune expérience en la matière ni ancrage populaire et encore moins de compétences, les petits partis risquent d'être broyés par les poids lourds. Créées juste avant les législatives du 10 mai dernier pour certaines et fraîchement agréées pour d'autres, ces entités «éphémères» lâchées dans le paysage politique servent beaucoup plus de décor que pour autre chose. Salhi Chawki, ex-fondateur du PST, dont la nouvelle formation est à son premier dossier administratif pour la demande d'agrément, n'est pas certain de prendre part aux locales prochaines sinon éventuellement, pour une participation symbolique. Le parti de Mohamed Saïd, agréé il y a à peine 4 mois, ne se nourrit pas d'illusions à propos de cette consultation. Le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) qui compte en principe prendre part aux élections locales, va se fixer sur le nombre de wilayas où il sera présent à l'issue de la réunion de la commission nationale des élections qui se réunira samedi prochain, a indiqué M.Mohamed Saïd. Lequel estime que l'objectif assigné à la participation de sa formation nouvellement agréée, reste surtout «l'imprégnation, la formation et la préparation de nos militants aux futures échéances par ce genre de compétitions électorales». Cependant, Djamel Benabdeslam à la tête du FAN, considère les prochaines élections comme un non-événement. Tout en refusant de prendre part à ces élections, il compte lancer «une initiative politique de sortie de statu quo dans le cadre d'une conception globale de la situation politique prévalant en Algérie». Des contacts sont d'ores et déjà établis avec d'autres partis, notamment ceux de l'Alliance pour la sauvegarde de l'Algérie, des formations contestant la légitimité et rejetant les résultats des dernières législatives ayant donné lieu à l'actuelle chambre basse du Parlement. A titre de rappel, près d'une quinzaine de partis figuraient dans ce Parlement parallèle. De son côté l'Alliance de l'Algérie verte AAV n'a pas montré un enthousiasme pour les élections locales. Aucun des partis composant cette coalition n'a encore tranché cette question. Toutefois, selon Abderrezak Mokri, «la participation aux élections locales commence à se dessiner». Une seconde réunion du bureau politique autour de cette question va se tenir au courant de la semaine prochaine, dit-il. Même si l'AAV en tant qu'entité sera maintenue, par contre comment procéder aux consultations prochaines reste à définir, autrement dit, le principe des listes communes ou alliance au cas par cas est encore en discussions. Toutefois, sans aucun programme politique ni économique, les petits partis ne donnent pas l'impression de se soucier de travailler à construire des alliances en vue de sauver leur participation aux élections locales.
Les 21 partis «éprouvettes» qui ont vu le jour dans la foulée des législatives, se sont subitement éclipsés de la scène politique. Des micro-partis ou «sanafir» et d'autres, clonés risquent de connaître la même tangente après les locales prochaines. 90% de la représentation nationale des sièges de la chambre basse ont été obtenus par les 5 ou 6 principaux partis politiques ainsi que les Indépendants. Pour les locales, le pourcentage éliminatoire sera de 7%. De toute évidence, les petits et micro-partis n'auront aucune possibilité d'atteindre ce taux (7%). Ils ne pourront pas non plus satisfaire les quotas de 20 à 50% de femmes dans leurs listes électorales proportionnellement à la taille de la circonscription. La liste des communes de plus de 20.000 habitants, doit comporter une proportion de candidates qui ne saurait être inférieure à son tiers. Le non-respect de cette disposition entraînera le rejet de la liste concernée. Vu la présence réduite et insignifiante de la femme sur la scène politique nationale et particulièrement au niveau local, beaucoup de partis, notamment les nouveau-nés, auront énormément de mal à satisfaire cette exigence. Même si le multipartisme a eu chez nous pour objectif de donner une façade démocratique au pays, on voit mal l'utilité de tant de partis dans le paysage politique. Les partis sont en réalité réduits au rôle d'appareils et sont même empêchés d'accéder au pouvoir par le biais des urnes et des élections.
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Posté Le : 28/08/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed BOUFATAH
Source : www.lexpressiondz.com