UN PAYS QUI AVANCE !

Les Tunisiens ont franchi un cap important avec le déblocage politique, l'accord sur la Constitution. Il leur reste encore à aller aux élections et s'entendre sur la loi électorale. Le déblocage politique qui ouvre une vraie perspective a été accueilli avec soulagement réel. Mais, avec beaucoup de prudence, des crises pouvant être provoquées pour recréer des tensions et entraver le processus vers la mise en place d'institutions élues stables.L'attaque terroriste qui a eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi dans la localité de Jendouba, non loin de la frontière avec l'Algérie et qui a fait quatre morts, vient le rappeler de manière sinistre. La transition tunisienne marchait soudainement trop bien et il fallait s'attendre à ce que l'on essaye de rallumer les tensions. L'attaque terroriste de Jendouba en fait clairement partie. Les Tunisiens qui ont perdu beaucoup de temps dans des crispations provoquées et des man?uvres politiciennes doivent garder la tête froide. Et maintenir le cap. Et ne pas laisser les adversaires de la démocratie profiter des prochains rendez-vous électoraux - qui seront très disputés - pour essayer d'enrayer le mouvement. Il faudra que les acteurs politiques ne se trompent pas d'analyse et de batailles. Car si les Tunisiens ont passé dans le consensus large le cap de la Constitution, il n'en reste pas moins que la situation économique et sociale est inquiétante. Et peut servir de terrain de man?uvres pour ceux qui veulent entraver ce «précédent démocratique» dans le monde arabe.Les «djihadistes» en font partie, bien entendu, mais ils ne sont pas les seuls à ne pas supporter une Tunisie qui avance. Les tenants de l'ancien régime ou pour être plus précis de l'ordre policier ne désarment pas vraiment. Le vrai enjeu pour la Tunisie est que les partisans du changement, au-delà de leur positionnement politique, ne laissent pas le jeu de la régression fonctionner. Une démocratie, à plus forte raison quand elle est naissante, n'est jamais irréversible, elle doit être défendue en permanence. Cette responsabilité des partisans du changement est importante pour éviter que les difficultés économiques et sociales, bien réelles, ne servent de base de man?uvre pour les ennemis de la démocratie. Il faut, bien entendu, que la sécurité soit préservée, ce qui est un gage pour que le regain de l'activité touristique ne soit pas entravé.DES OBSERVATEURS TUNISIENS ONT NOTE QU'AVEC L'ARRIVEE DU NOUVEAU GOUVERNEMENT «APOLITIQUE», LES SERVICES DE SECURITE DU PAYS SE SONT SOUDAINEMENT REVELES EFFICACES DANS LA TRAQUE ET L'ELIMINATION DE GROUPES ARMES. LA QUESTION INTRIGUE - COMME S'ILS AVAIENT FAIT LA «GREVE» DU TEMPS DU GOUVERNEMENT DIRIGE PAR ENNAHDA ! - MAIS L'ESSENTIEL EST D'EXIGER D'EUX DE MAINTENIR, AUJOURD'HUI, UN NIVEAU DE VIGILANCE ELEVE. «LA SITUATION EN TUNISIE DEPENDRA DE DEUX FACTEURS : L'ECONOMIE ET LE NIVEAU DE SECURITE», EXPLIQUE UN OBSERVATEUR AVERTI, «SI LES TUNISIENS TIENNENT JUSQU'A L'APRES-RAMADHAN, SOIT APRES JUILLET, ON POURRA DIRE QUE LES CHOSES SONT BIEN ENGAGEES». TENEZ BON, TUNISIENS !