Algérie

Un patrimoine fragile à préserver



Souvent négligé, malmené ou pire détruit, le patrimoine forestier n'est pas épargné dans une époque où le béton a tous les droits. Mais il y a ceux qui ne ménagent aucun effort pour dire stop au massacre écologique et quoi de mieux qu'un guide «Arbres et paysages remarquables» réalisé par le paysagiste Samir Slama en partenariat avec l'association Bel Horizon, à partir d'un programme de formation intitulé «Guides de la nature», qui vient défendre mais surtout enrichir nos connaissances pour mieux préserver la nature.Le guide porte sur le patrimoine vivant de la ville d'Oran, un travail réalisé à travers un partenariat avec le royaume de Belgique et le ministère de l'Environnement et des Energies renouvelables. Réparti en quatre chapitres, le livre porte sur un inventaire des arbres remarquables de la ville, ce travail a été entamé en 2011, il a depuis connu deux mises à jour en 2015 et en 2018, explique son auteur. Avec un total de 53 arbres retenus dans le classement.
Le paysagiste Samir Slama explique qu'un arbre peut être remarquable par bien des aspects dans le cadre de l'inventaire établi à partir de 5 critères : beauté (port majestueux ou pittoresque) ; dimensions (hauteur, circonférence, envergure), exotisme (rareté botanique), l'âge et l'état sanitaire, liens avec le patrimoine historique et culturel de la ville et enfin la situation urbaine (place publique, alignement, jardin?..).
Dans ce guide, il est indiqué que «cet inventaire a révélé la fragilité et la précarité de ce patrimoine qui s'appauvrit rapidement en raison de son état général (entretien incohérent, pression de l'urbanisme, l'incivisme?.). Pour mettre fin à cette situation de non-gérance, nous avons pensé qu'il fallait une base minimale afin d'établir un partenariat entre la ville et la société civile. A cet effet, nous proposons une charte de l'arbre remarquable».
La charte en question consiste en la mise en place d'une politique locale de protection et de valorisation du patrimoine arboré remarquable. Ceci sera réalisé concrètement par l'inscription et l'identification des arbres remarquables dans les documents d'urbanisme de la ville par symbole particulier. Mais aussi l'installation d'une signalétique particulière au pied des arbres.
De même que la création d'un itinéraire urbain de découverte, ou encore la valorisation de ces arbres en plantant des fleurs à leurs pieds et la mise en valeur des silhouettes en situation nocturne.
Dans sa deuxième partie, le livre porte sur les jardins et paysages remarquables de la ville. Il s'agissait, explique l'auteur, «de rendre hommage au passé jardinier de la ville, mais aussi de raconter l'histoire des jardins et autres espaces verts naturels et pittoresques». Ceci en consacrant une critique paysagère des jardins contemporains créés après 1962, en l'occurrence l'esplanade de Sidi M'hamed et le jardin méditerranéen.
Le 3e chapitre est consacré à un jardin pittoresque et spontané la palmeraie du front de mer, alors que le dernier chapitre est, quant à lui, consacré au parc national des planteurs d'une superficie de 688 ha, créé par les planteurs du génie militaire en 1852, classé en tant que parc en 1925. Il est désormais en déshérence, se désole l'auteur.
Toutefois avec une note plus optimiste, le guide fait l'éloge de l'esthétique et de la sobriété du jardin méditerranéen, qui est considéré aujourd'hui de par le monde «comme étant ?'la solution'' la plus équilibrée en matière d'écologie et de gestion».
Amel Bentolba


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