Algérie

Un patrimoine à préserver et à transmettre


Organisées conjointement par l'Association des amis du Musée national de Cirta et le Laboratoire «Villes et Patrimoines» du département architecture et urbanisme de l'université Mentouri de Constantine sur le thème «Constantine: un patrimoine à revaloriser», les journées scientifiques et culturelles sur le patrimoine de la ville de Constantine, qui promettaient beaucoup grâce à un programme de communication de haute valeur, se sont limitées à une exposition de photos, de cartes graphiques inédites provenant de collections privées. En effet, les communications des experts et des historiens de la ville du Rocher, prévues du 26 au 29 mai et qui étaient très attendues, ont été reportées au 18 juin prochain. «Au départ, nous voulions faire accompagner l'exposition par des communications scientifiques, mais faute de moyens et parce nous avions aussi eu beaucoup à faire pour réaliser cette exposition, nous avons été contraints de les reporter au 18 juin prochain », déclare le Dr Samira Debache-Benzagouta, directrice du Laboratoire co-organisateur de l'événement. Ce dernier a été programmé pour venir en clôture au mois du Patrimoine organisé par le Musée national Cirta. L'exposition, assez riche et fournie en documents historiques provenant de collections privées, et dont la plupart sont inédits, porte sur l'histoire de la ville du Rocher à différentes époques et montre ses richesses architecturales, artisanales et touristiques. Ainsi, par exemple, c'est la première fois que les visiteurs vont découvrir, entre autres, des cartes graphiques de la ville, celles-ci n'ayant jamais été exposées au public. Il s'agit particulièrement de celle établie par les services du cadastre en 1873 qui présente les contours de la ville qui était concentrée essentiellement sur le rocher surplombant l'Oued Rhumel, c'est-à-dire le visage de l'ancienne Médina avant l'entame des grands travaux d'aménagement et de modernisation entrepris, après 1837, par l'occupant français comme la percée de l'ancienne Rue nationale (Trik djedida), appelée aujourd'hui Rue Larbi Ben-M'hidi et l'opération d'arasement du plateau du Coudiat-Ai. Avec cette exposition, les organisateurs veulent « dépoussiérer », mettre en valeur, sensibiliser les jeunes générations sur le patrimoine matériel et immatériel de leur ville vu comme un héritage civilisationnel à préserver et défendre, ensuite, à transmettre en l'état aux futures générations. « Et pour cause, ajoute le Dr Debache-Benzagouta, cet aspect de l'histoire de la ville se trouve plus ou moins négligé aujourd'hui, surtout dans les manuels de l'enseignement général et dans nos écoles, chez certains responsables qui, étrangement, pensent qu'on parle trop de patrimoine. C'est tout simplement inacceptable, aberrant ! ». M. Bennacef, Président de l'Association des amis du musée Cirta, intervient pour préciser que le programme comporte aussi des sorties pour visiter les grottes et faire connaissance avec le chemin des touristes pour la partie formation géologique, préhistorique et touristique de la manifestation patrimoine à revaloriser. «Nous voulons inciter les citoyens à s'intéresser aux richesses patrimoniales de leur ville, dit-il. Ainsi, par exemple, la grande majorité des citoyens, Constantinois ou autres, ne savent pas que la cité s'est formée à partir de ses grottes (grotte de l'Ours, du Mouflon, des Pigeons...). Nous irons aussi dans l'ancienne ville pour établir un état des lieux dégradés. On parle aujourd'hui de patrimoine à préserver, mais quelle serait la question dans dix ans ? On voudrait faire avancer l'idée de restauration et de modernisation, pas seulement sur le registre strictement du patrimoine à préserver, mais aussi dans une perspective touristique».
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