Algérie

«Un pas positif», selon la classe politique



La reconnaissance par le président français, jeudi dernier, de la responsabilité de son pays dans la disparition de Maurice Audin et de l'instauration d'un système recourant à la torture continue de susciter des réactions.M. Kebci - Alger (Le Soir) - Après celle officielle exprimée le même jour par le ministre des Moudjahidine qui qualifiait la démarche d'Emmanuel Macron d'une «avancée et d'un pas positif louable dans les relations bilatérales», estimant qu'il «était temps de traiter de tous les dossiers en suspens», les réactions continuent, notamment chez la classe politique avec, cependant des nuances dans l'appréciation.
C'est ainsi que le président du MSP, et tout en saluant le geste de Macron à l'endroit de Maurice Audin dont il reconnaît l'algérianité, regrette qu'il n'ait pas fait de même pour des milliers, voire de millions d'autres algériens qui ont subi les affres de la torture durant la présence française en Algérie.
Abderezzak Makri a, en effet, estimé, hier, sur sa page officielle sur le réseau social Facebook, que le pardon du président français à la famille de Maurice Audin seulement montre on ne peut plus clairement la réalité du racisme français, sans aucune considération pour les millions d'Algériens qui ont été torturés et sauvagement assassinés.
Reconnaissant à Audin le statut de héros parmi les héros de la glorieuse guerre de Libération nationale dont nous nous enorgueillissons même s'il s'appelle Maurice, le président du MSP soutient que «Macron devra, un jour, se rendre à l'évidence que les atteintes à l'honneur des Algériens qui se prénomment Mohammed, Abdallah, Derradji, Ayachi, Houari, Aïcha, Fatma, Lounis et Idir ne s'oublient pas avec le temps».
Pour Makri, «l'attitude du président français prouve le manque de considération à l'égard des responsables algériens et du peuple algérien en général»
Du côté du PT, on a tenu à rappeler la position de principe exprimée par le parti par le passé. A savoir que l'Algérie a «vaincu le colonialisme grâce à une glorieuse révolution qui a marqué le 20e siècle, considérant que la repentance ou la reconnaissance des crimes de la colonisation par l'Etat français est purement une «affaire franco-française».
Une position que l'on partage à bien des égards au RND. Le porte-parole du parti qui trouve que la dernière sortie du président français est un «pas positif dans l'optique d'une reconnaissance totale des crimes commis par la France coloniale durant son occupation de notre pays». Une reconnaissance totale qui engendrera inévitablement, selon Seddik Chihab, le «pardon», considérant, cependant, que la «meilleure repentance est d'avoir chassé les colons du pays au bout d'une glorieuse révolution». Une repentance, une affaire purement «franco-française», qui «ne les dédouane pas, ceci dit, de leurs abominables crimes», soutient le porte-parole du RND.
M. K.


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