Algérie

Un pas en avant, deux pas en arrière... Filière tomate industrielle et produits de conserve



Un pas en avant, deux pas en arrière... Filière tomate industrielle et produits de conserve
Des responsables des quatre Chambres d'agriculture de Annaba, Skikda, El Tarf et Guelma se sont réunis, il y a quelques jours, avec les conserveurs de la région Est afin que les contrats conclus en amont avec les agriculteurs soient contrôlés en aval au niveau des unités de production.
C'est la méthode choisie pour compenser la faillite des directeurs des services agricoles (DSA) qui peinent, faute de moyens humains, à renforcer le contrôle de l'amont de cette filière. C'est ce que nous avons appris, hier, auprès de certains responsables rattachés au ministère de l'Agriculture, très au fait de ce dossier. L'enjeu est gros ; la valeur de la prime incitative versée par l'Etat au profit des agriculteurs et des conserveurs se fait sur la base de la récolte à l'hectare, mais aussi sur la base des contrats conclus entre agriculteurs et industriels.
Cette prime incitative a été instituée afin d'encourager la production locale et limiter le recours à l'importation du triple concentré de tomate. La révision des contrats, sujet de discussions entre conserveurs et Chambres d'agriculture, porte donc sur l'objectif d'instaurer la transparence sur les différents maillons de la chaîne, à la condition que cette refonte soit enfin acquiescée par le ministère de l'Agriculture.
La nouvelle formule des contrats, réadaptée à même d'éviter les risques de fausses déclarations, est en attente de validation au niveau du ministère de tutelle. Cette 'uvre fait partie d'une série de mesures qui tendent à réorganiser la filière et assainir une situation de crise dans laquelle se sont embourbées les industries de transformation.
La première réponse à cette crise tenait à deux mesures essentielles : rachat des dettes des conserveries qui étaient à l'arrêt et attribution de crédits à même de faire tourner à nouveau les machines. Mais la bénédiction bancaire d'autrefois semble caler. Les crédits de campagne qui devaient être débloqués en janvier ne sont pas encore décaissés par la BADR, un des bailleurs de fonds de cette filière. Il y a près d'un an, la BADR avait racheté les dettes fiscales de huit conserveries et ouvert une ligne de crédit de 4 milliards de dinars au bénéfice de ces industries de transformation de la tomate.
Passée la lune de miel de l'été 2012, la BADR a-t-elle remis au frigo sa bonne intention de contribuer à la performance de la filière ' Ou bien s'agit-il d'un moment de frayeur inutile qui se fait sentir chez certains industriels ' Quoi qu'il en soit, le sauvetage financier qui a permis aux huit conserveries de faire tourner, à nouveau, leurs machines a fait bondir la production d'environ 20%. Un regain de confiance s'est fait sentir également chez les agriculteurs. Dans un tel contexte, soutenir davantage la production locale et assainir la filière relève d'une 'uvre salutaire pour cette industrie agroalimentaire qui garantit des milliers d'emplois directs et indirects. L'autosuffisance en tomate industrielle et autres produits de conserve doit être le défi majeur de tous les acteurs de cette filière.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)