Algérie

Un partenariat russo-algérien à sortir du dialogue purement étatique



Un partenariat russo-algérien à sortir du dialogue purement étatique
En 2001, les présidents Abdelaziz Bouteflika et Vladimir Poutine ont signé une déclaration de partenariat stratégique entre leurs deux pays qui dans l'esprit devait renforcer et élargir la coopération existante de longue date entre l'Algérie et la Russie. Tout dans les relations algéro-russes plaidait pour qu'il en soit ainsi. Au plan politique et diplomatique, leurs relations sont on ne peut plus harmonieuses, les deux pays partageant en effet des visions proches et même franchement convergentes sur la plupart des questions internationales ou régionales. Sur celui de l'économie et des échanges, ils ne sont pas en reste car tous deux en recherche de diversification de leurs partenariats en la matière. Les quatre milliards de dollars atteints en 2016 par le volume des échanges entre l'Algérie et la Russie sont toutefois bien en deçà de ce que les deux présidents ont ambitionné pour leurs pays à travers la déclaration de partenariat stratégique.En fait de stratégique, la coopération algéro-russe ne mérite ce qualificatif que dans son volet militaire étant donné que tous les autres secteurs où elle aurait pu se matérialiser sont en jachère. Cela est d'autant regrettable que les deux pays ont été et sont encore dans des situations économiques dont ils ne peuvent se dépêtrer qu'en s'affranchissant autant que faire se peut des partenariats conditionnels noués avec des parties qui en font une arme de pression contre eux. L'excellence jamais démentie de leurs relations aurait dû les pousser à développer leur partenariat au-delà de celui qui les lie dans le domaine militaire. Ce qui est dans leurs possibilités au vu des complémentarités que recèlent leurs potentiels économiques respectifs.
Si l'élan que les présidents algérien et russe ont essayé d'impulser au partenariat de leurs deux pays n'a pas produit tout l'effet escompté, cela est imputable au premier chef au fait que les opérateurs économiques autant algériens que russes n'ont pas saisi cette opportunité créée par la déclaration de partenariat stratégique liant leurs Etats. Il en a résulté que le partenariat algéro-russe est resté confiné aux marchés et accords convenus entre leurs autorités publiques. En venant en visite officielle en Algérie accompagné d'une cohorte d'hommes d'affaires et chefs d'entreprises russes, le Premier ministre Dmitri Medvedev semble avoir été missionné pour impulser une nouvelle dynamique au partenariat algéro-russe. Ce qu'il a donné à entendre en affirmant que la « dynamique de partenariat entre les deux pays est aussi affaire des entrepreneurs par le dialogue entre eux parallèlement à l'évolution des contacts gouvernementaux ».
L'Algérie et la Russie qui sont en concordance de vision et de position sur pratiquement tous les défis auxquels elles sont confrontées ont intérêt réciproque à pouvoir compter l'une sur l'autre en tissant entre elles un partenariat et une coopération « gagnant-gagnant » s'étendant à tous les domaines qui concourent à leur développement respectif. La Russie s'est franchement engagée sur la voie de la diversification de ses partenariats avec l'étranger. L'Algérie a beaucoup à gagner en s'ouvrant à ses entreprises et hommes d'affaires car elle aussi a fait de cette diversification son but stratégique, mais en prenant pied elle aussi sur l'immense et prometteur marché russe.


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