Un parcours riche en événements

Il est parti celui que l'on surnommait «Cheikh». Adelhamid Kermali, puisque c'est de lui qu'il s'agit est décédé à l'âge de 81 ans samedi après-midi chez lui à Sétif après une longue maladie. Hospitalisé en novembre dernier à l'hôpital militaire d'Aïn Naâdja d'Alger, il avait fini par rejoindre sa demeure pour être près de ses proches.
Discret il a vécu, discret il est parti. Il reste l'unique sélectionneur algérien à avoir offert une coupe d'Afrique des nations à son pays en 1990. Celui que l'on surnommait aussi le doyen des entraîneurs algériens avec Smail Khabatou avait fait les beaux jours de l'Entente de Sétif en tant qu'entraîneur avant d'aller révolutionner le Mouloudia d'Alger en 1999 pour lui offrir le titre de champion d'Algérie après des années de contre performance. Il avait réussi l'exploit de construire une équipe formée de jeunes joueurs qui avaient pour noms Lazizi, Zitouni... Il est alors appelé au secours en Equipe nationale pour remettre de l'ordre. Il avait donné l'occasion aux jeunes joueurs Meftah, Dziri et les autres de faire leur début en sélection. Nous retenons de lui, l'homme humble, modeste, toujours présent lorsque nous le sollicitions pour un entretien. Avec lui, il fallait s'attendre à chaque fois à des fous-rires, au détour d'une anecdote ou autre. On s'ennuyait jamais avec ce grand monsieur du football national qui a été le digne ambassadeur de l'Algérie avec l'équipe du FLN en compagnie des Mustapha Zitouni, Rachid Mekhloufi, Saïd Brahimi, Ahmed Oudjani, Amar Rouaï, Mohamed Maouche, Mohamed Soukane... Sa carrière de footballeur fut exemplaire. Il a été un joueur, un ailier hors-pair en évoluant au FC Mulhouse, à l'AS Cannes et à l'Olympique lyonnais. Mais l'appel du c'ur, celui de l'équipe du FLN, le contraint à quitter la France, sa petite famille aussi, pour rejoindre le pays et aller lutter pour la cause algérienne. Ces dernières années, il avait fini par se retirer à cause du poids des ans. Ses apparitions en public se faisaient de plus en plus rares. La dernière fois que nous l'avions croisé, c'était à Alger dans un restaurant. Il était l'invité de ses amis de l'équipe du FLN dont Mekhloufi. Un moment de convivialité et de complicité entre un groupe d'amis qui ont vécu des choses spéciales. Evoquer Cheikh Kermali au passé, est une dure épreuve. Il nous quitte, mais laisse une histoire riche derrière lui. Que ce soit l'homme, l'entraîneur ou le joueur, il a eu un comportement exemplaire durant toute sa vie, même si nous reconnaissons qu'il était un peu impulsif. Cela faisait aussi son charme. Les hommes de sa trempe ne courent, malheureusement, pas les rues. Ici, il s'agit de lui rendre un hommage aussi modeste soit-il. Enfin, le Cheikh a été inhumé hier après la prière d'El Dohr au cimetière de Sidi El Keïyer en présence d'une foule nombreuse. Anciens joueurs, entraîneurs, responsables du mouvement sportifs, dirigeants ou simples citoyens, ils ont tenu à lui rendre un dernier hommage. A sa famille, nous présentons nos sincères condoléances au nom de l'ensemble du personnel de La Nouvelle République, en les assurant de notre profonde compassion. Puisse Allah accueillir le défunt en Son vaste paradis et lui accorder Sa sainte miséricorde.