Algérie

Un pacte pour booster l'Accord d'Alger



S'il existe un espoir d'aboutir à la paix au Mali, à travers les différentes menées diplomatiques, il n'en demeure pas moins que le climat d'insécurité sévit encore. C'est notamment le constat fait par le Chef des opérations de maintien de la paix des Nations unies, Jean-Pierre Lacroix, qui a prévenu vendredi que la situation sécuritaire au Mali était très préoccupante en particulier dans le centre du Pays.Dans ce contexte, Lacroix qui s'exprimait lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur le Mali, a indiqué que la région du centre a concentré près de 80% des centres de vote affectés par l'insécurité, lors des deux tours de l'élection présidentielle malienne. Cette insécurité qui continue de restreindre l'accès des acteurs humanitaires aux personnes les plus vulnérables, limité également le champ d'action des interventions de développement, a précisé le même responsable. Plus précis encore, Lacroix a noté que «L'insécurité se répand rapidement, y compris par-delà les frontières, avec des conséquences allant du déplacement forcé des communautés locales à l'érosion de l'autorité de l'Etat et de la fourniture de services sociaux de base».
Cela dit, et en dépit de cet état de fait, un brin d'optimisme a également marqué les propos de Jean-Pierre Lacroix, qui s'est félicité, à l'occasion, de l'organisation réussie de l'élection présidentielle au Mali, qui «a démontré la maturité politique du peuple malien, mais aussi l'adhésion de la classe politique au processus démocratique». Pour cet expert, ce succès a également mis en exergue «un acquis important de l'accord de paix : le consensus établi entre les parties signataires de l'accord de paix, qui s'est traduit par le rôle essentiel qu'ont joué les groupes armés signataires dans la sécurité du scrutin dans plusieurs localités du nord du pays».
Un consensus qui demeure sans doute aucun, «l'élément central qui a permis aux élections de se tenir en accord avec le calendrier électoral et sans incident sécuritaire majeur, malgré les troubles rapportés dans le centre du pays», a-t-il relevé. Pour ce qui est de l'accord du pacte pour la paix paraphé lundi dernier par le gouvernement malien et les Nations unies, le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a indiqué vendredi qu'il devrait insuffler un nouvel élan pour accélérer la mise en œuvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger. A ce sujet, et dans son rapport trimestriel sur le Mali, présenté vendredi au Conseil de sécurité Guterres a souligné : «S'il va sans dire que ce pacte n'a pas vocation à reproduire un dispositif existant ni à remplacer l'accord (de paix), je crois sincèrement qu'il peut insuffler un nouvel élan à la mise en œuvre de ce texte.»
Le Secrétaire général de l'ONU a également relevé que l'élaboration de ce pacte, demandé par le Conseil de sécurité dans sa résolution 2423 (2018), «offrait l'occasion de donner un nouveau souffle au processus de paix», soulignant notamment que «le peuple et le gouvernement maliens devraient, ensemble, définir les fondements d'une paix et d'une stabilité durables, en s'appuyant sur l'accord d'Alger». Dans cette perspective, Guterres a préconisé de mener des réformes politiques comme la décentralisation, de reformer le secteur de la sécurité, de renforcer l'Etat de droit et de veiller au développement socio-économique du pays.
Dans ce sens, faut-il rappeler que le pacte signé lundi par le gouvernement malien et les Nations unies rend les décisions de la médiation internationale obligatoires. Ce texte est censé relancer la mise en œuvre de l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger, signé en 2015, en supprimant les entraves à son application. Concernant l'accord de paix, Guterres s'est en outre félicité des progrès récemment accomplis dans sa mise en œuvre, notamment la nomination d'autorités intérimaires dans 21 districts des cinq régions du nord malien, l'entrée en activité progressive des unités mixtes du Mécanisme opérationnel de coordination dans les régions de Kidal et de Tombouctou ainsi que l'adoption de la stratégie nationale de réforme du secteur de la sécurité.
Ce qui a incité le SG de l'ONU a inviter les parties concernées à achever la mise en place d'une stratégie nationale de reconstitution et de redéploiement des forces de défense et de sécurité maliennes, dont le rôle est primordial pour instaurer une stabilité durable et assurer la protection de la population.


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