Algérie

Un pacte de croissance de 120 milliards d'euros Union européenne



Après une longue nuit riche en rebondissements, les dirigeants des 27 membres de l'Union européenne, réunis en sommet jeudi à Bruxelles, ont approuvé un «pacte pour la croissance» économique d'un montant de 120 milliards d'euros, a souligné Herman Van Rompuy, président de l'Union européenne. Cela représente environ 1% du produit intérieur brut de l'UE.
Cet accord-surprise, qui vise à aider l'Italie et l'Espagne à calmer les marchés et à relancer l'économie européenne, a été obtenu au forceps. Jusqu'ici, ces mesures de stabilisation se heurtaient à l'opposition de plusieurs pays, en particulier l'Allemagne. Cher au président français, François Hollande, le pacte a été son cheval de bataille lors de sa campagne électorale à la présidentielle de mai dernier. Le pacte en question passe par une augmentation de la capacité de prêt de la Banque européenne d'investissement (BEI), bras financier de l'UE, de 60 milliards, 55 autres milliards venant de la réaffectation de fonds structurels non utilisés, et 5 milliards de «project bonds» lancés «à l'été» pour financer des infrastructures de transport et d'énergie. Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe, a salué la conclusion dudit pacte, estimant qu'«en dépit de la difficulté du moment et des débats, nous avons été à même d'envoyer le bon message aux marchés financiers».
Sur le long terme, les dirigeants de la zone euro avaient donné leur feu vert à une feuille de route dans le but de renforcer l'union économique et monétaire, selon Herman Van Rompuy. Ce renforcement s'appuierait sur «quatre piliers» : un cadre financier, un cadre budgétaire, un cadre en matière de politique économique et un renforcement du contrôle démocratique.
De premières propositions en ce sens seront présentées en octobre, a précisé le président de l'Union européenne, annonçant que la mise en place d'ici la fin de l'année d'un mécanisme permettant de recapitaliser directement les banques, sous certaines conditions, via les fonds de secours, le Fonds européen de stabilité financière (FESF) et le Mécanisme européen de stabilité (MES). Il s'agissait d'une demande forte de l'Espagne, qui cherchait à éviter que le plan de sauvetage de ses banques n'alourdisse sa dette publique. Herman Van Rompuy a également indiqué que la zone euro est prête à faire un usage plus «souple» des fonds de secours afin de «rassurer les marchés et d'obtenir de la stabilité sur les obligations souveraines de ses membres».
Autrement dit, le FESF et le MES pourraient acheter directement des titres de dette de pays fragiles sur les marchés. Ce qui serait une bouée de sauvetage pour l'Italie qui pourrait en avoir besoin pour venir à bout de ses difficultés. Au début, l'Allemagne s'était opposée à ces mesures. Pour forcer la main de leurs partenaires, l'Italie et l'Espagne s'étaient lancées dans un long bras de fer. Si l'accord de principe a été théoriquement acquis dans la soirée de jeudi, le compromis s'est néanmoins fait attendre puisque les deux pays ont conditionné leur accord final à l'obtention de solutions d'urgence pour faire baisser les taux d'intérêt prohibitifs que leur imposent les marchés pour se financer.
Les marchés financiers ont salué l'accord arraché, mais ils sont prudents avant sa mise en 'uvre effective. Même prudence est observée chez certains analystes pour qui le «pacte de croissance» reste léger par rapport aux besoins de l'Europe, minée par son endettement.


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