Algérie

Un outil de protection pour la zone steppique



La zone humide de Dhayat El Ferd, dans la daira de Sidi Djillali (60 km au sud de Tlemcen), véritable outil de protection de la zone steppique se fait remarquer par ses richesses faunistiques et floristiques inventoriées dans l’atlas des zones humides algériennes publié par la direction générale des forêts (DGF).
Un dossier de classement en zone humide d’importance internationale de ce site, a été transmis par le parc national de Tlemcen à la DGF, a-t-on appris auprès de ses responsables.
En attendant son classement définitif, un arrêté de la wilaya a été pris afin de préserver la zone contre toutes les formes de dégradation, dont le pompage illicite de ses eaux saumâtres, la collecte clandestine des œufs d'oiseaux et les décharges anarchiques.
Située à 1075 m d’altitude, Dhayat El Ferd est une dépression naturelle alimentée par les eaux pluviales drainées par des oueds à écoulement endoréique sur un bassin versant de 1 680 km2. En année pluvieuse, la retenue d’eau saumâtre s’étend jusqu’à 700 ha. La Dhaya a été entièrement desséchée durant l’été 1994, suite à la sécheresse qui a sévi dans la région.
Selon le parc national, cet écosystème steppique continue de recevoir
la visite d’une avifaune migratrice et de développer une flore bien spécifique.
Cette étendue de marais d’eaux saumâtres permanentes et stagnantes d’une profondeur de 5 m se fait remarquer, aussi, par la disponibilité de nourriture et surtout de quiétude, ce qui lui confère un «pouvoir» attractif et vital pour les oiseaux.
Le dernier comptage des oiseaux effectué par le comité local relevant du parc, a permis le recensement sur site de 12 espèces d’oiseaux protégées. Il s’agit de la grue cendrée, qui arrive de Scandinavie, des anatidés d’Europe de l’est, du flamant rose (Australie), de l’aigle royal, de l’avocette, du faucon crécerelle, et du vautour percnoptère, entre autres. La proposition de classer la Dhaya en zone humide d’importance internationale, découle, également, de critères répondant à la convention de Ramsar (1971), du nom de la ville Iranienne ou elle fut adoptée. Ces critères concernent la topographie de la région sous forme de dépression jouant un rôle de réservoir hydrique, son rôle également de réapprovisionnement de la nappe phréatique, de relais pour oiseaux migrateurs, et enfin, ses importantes potentialités favorables
à un éco-tourisme très diversifié.
S'agissant de la végétation naturelle, le Parc national de Tlemcen
précise que des forêts reliques couvrent la chaîne montagneuse voisine de Mekaidou ainsi que la zone nord de Sanef. Parmi les plantes recensées, figurent l’armoise, le sparte et le tamarix, entre autres. Exceptionnellement de par son aspect esthétique, sa valeur biologique et son microclimat, cette zone humide brille par sa rareté dans une région aride que constitue la steppe au sud de Tlemcen.


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