Algérie

Un ornithologue de l’Université de Bordj Bou Arréridj l’affirme «Le chanteur d’Afrique observé pour la première fois en Algérie»



Un ornithologue de l’Université de Bordj Bou Arréridj l’affirme «Le chanteur d’Afrique observé pour la première fois en Algérie»


Le «chanteur d’Afrique», ou Serin à croupion blanc, vient d’être observé pour la première fois en Algérie sur un site de la région de Tamanrasset, a annoncé à l’APS un groupe de photographes ornithologues de Batna.

Il s’agit d’«une nouvelle observation en Algérie et dans toute la région biogéographique du Paléarctique occidentale (PO) de cette espèce de passereau (serinus leucopygius) endémique de l’Afrique Centrale subsaharienne», soutient Aymene Boulaouad, enseignant d’ornithologie à l’université El Bachir El Ibrahimi de Bordj Bou Arréridj, qui assure que cette espèce n’est mentionnée dans aucune des listes répertoriant les oiseaux d’Algérie et du PO.

«D’autres sorties sont prévues vers le site de la découverte pour vérifier si la présence de ce passereau d’à peine 12 centimètres de taille et 10 grammes de poids est naturelle, accidentelle ou du fait de l’homme», ajoute le même universitaire, qui précise que l’observation a montré la présence de plusieurs individus et même d’un couple nicheur nourrissant ses oisillons.

Selon Mourad Harzallah, photographe naturaliste, cette «méga-rareté» a été observée à une vingtaine de kilomètres de la ville de Tamanrasset au cours d’une tournée d’observation et de photographie d’un groupe d’ornithologues du Nord de pays, précisant qu’il se trouvait lors de cette importante découverte en compagnie d’Aymene Boulaouad, Khaled Ayache, Mohamed Missoum et Walid Soukkou.

Cette observation nouvelle souligne de nouveau «toute la nécessité de réactualiser» la liste des oiseaux d’Algérie dont la plus récente date de l’an 2000, estime l’universitaire ornithologue Boulaouad. Victime du chant mélodieux du mâle, le «chanteur d’Afrique» est devenu depuis plusieurs années, en Afrique et ailleurs, l’un des oiseaux de cage et de volière favori.

A noter que l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) attribue à cette espèce d’oiseau un statut de «préoccupation mineure» (non menacé). Sur le plan recherche scientifique, plusieurs travaux et recherches, faut-il rappeler, ont été menés dans diverses régions du pays depuis 1979.

Dans le Maghreb, l’Algérie est pionnière en la matière. On compte en effet de nombreuses thèses de doctorat soutenues dans les universités algériennes ou à l’étranger. Sur le terrain, il y a aujourd’hui des observateurs, mais en nombre infime si on considère l’étendue du territoire national.

Un dénombrement, incomplet, est effectué annuellement pour les oiseaux d’eau par l’association AquaCirta de Constantine, qui organise régulièrement des «Journées nationales des ornithologues amateurs algériens» à Constantine. Un autre réseau, celui de l’Association nationale algérienne d’ornithologie à Oran, beaucoup plus active, inonde la Toile avec des photos et des informations sur l’avifaune.

Les premiers stages d’ornithologie ont commencé au Parc national d’El Kala, en 1987, en partenariat avec l’INA et l’université de Annaba, qui ont donné un nouveau souffle à l’ornithologie algérienne. Ils ont permis de faire connaître l’ornithologie algérienne, de former les premiers ornithologues, de créer un réseau national d’observateurs d’oiseaux d’eau et de créer une centrale ornithologique pour assurer leur suivi.


R. S. E.


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