Un organisme sur le pavé

Après les dernières intempéries meurtrières qui ont dévasté certaines régions du pays, plus d’un s’interroge à Mila,  et c’est légitime, sur les dispositions actuelles du bureau du Croissant-Rouge local et ses capacités à assister les populations en cas de catastrophe naturelle. D’autant que la wilaya n’est pas à l’abri de ce genre de situation et les intempéries ravageuses du mois d’août dernier, qui ont fait deux morts à Tiberguent, sont toujours vivaces dans les esprits des riverains.
Pour répondre à cette préoccupation, on s’est rapproché de cette institution pour voir quelle contribution pourrait-elle apporter si un sinistre venait à se produire.  Inquiétant est le constat du fait que cette institution est désarmée ! Le Croissant-Rouge de Mila est, pour ainsi dire, sur le pavé. Localisé dans une bâtisse comme il n’en existe que sur les photographies en noir et blanc des musées d’histoire, cet organisme, véritable partenaire social sous d’autres cieux, ne possède que quatre employés, recrutés de surcroît dans le cadre de l’emploi des jeunes, qui utilisent, pour l’anecdote, la désuète machine à écrire dans le dur travail quotidien qui est le leur. Pis, la structure ne dispose même pas des sanitaires ni de photocopieuse, ce qui oblige le petit personnel du bureau à recourir au système D chaque fois qu’un besoin surgit. Quant au stock des vivres, il est tout simplement négligeable.  A-t-on vraiment conscience de la gravité de cette lacune ? N’est-il pas plutôt judicieux de doter cet organisme de moyens adéquats pour qu’il puisse remplir sa mission le cas échéant ?
Pourtant, malgré cette situation, cette institution ne s’est jamais départie de son rôle, ne serait-ce que symboliquement. Dans ce sens, le directeur du bureau de wilaya du Croissant-Rouge, M. Benabderrahmane, révèle à Liberté que son organisme a organisé, pendant le mois de Ramadhan, une opération de circoncision collective au profit de 104 enfants et distribué, grâce au concours des bienfaiteurs, pas moins de 2 371 couffins aux nécessiteux. Mieux, il a prodigué son assistance à des ressortissants étrangers, assure la même source, comme cela a été le cas pour ces 43 Indiens resté sans le sou sur le territoire de la wilaya. Et si on se permet de faire dans l’énumération des bonnes actions assurées par cet organisme localement, on risque de se retrouver avec une longue liste, tellement elles sont nombreuses. Aussi, se bornera-t-on à répercuter le SOS lancé par le premier responsable de ce bureau à l’adresse des pouvoirs publics et des bienfaiteurs, afin de l’aider en moyens bureautiques, en outils informatique, en vivres et en fonds. K. Bouabdellah