Algérie

Un optimisme et des espoirs mal fondés



En procédant, mardi, à l'installation officielle de la commissionpréparatoire aux prochaines élections locales, le chef du gouvernementAbdelaziz Belkhadem a lancé un appel incitatif à tous les acteurs concernés parcette opération, les invitant à «réunir toutes les conditions nécessaires pourfaire du scrutin du 29 novembre une fête de la démocratie». Dans la foulée, ila exprimé «son espoir que les prochaines élections connaîtront un taux departicipation élevé». Ce qui serait, a-t-il encore présagé, «la preuve de lavolonté des citoyens de prendre en main leurs propres affaires.  En tant que chef dugouvernement et responsable du principal parti en course, Belkhadem ne pouvaitfaire autrement que d'aller à contre-courant de l'avis dominant dans l'opinion,qui crédite déjà «d'échec» ces élections locales en préparation. De la régularité etde la transparence de ces élections, d'autres parties en doutent fortement,comme l'ont fait savoir les déclarations accusatrices formulées à l'encontre duministère de l'Intérieur et de certaines administrations locales, par desformations qui dénoncent par avance leur volonté affichée de «cadrer» lesrésultats du scrutin en faveur des alliés du pouvoir en course dans ce dernier.Quant à «l'espoir que les prochaines élections connaîtront un taux departicipation élevé», il est très peu cultivé au point que Ouyahia a jugénécessaire de doucher l'optimisme officiel en avertissant que «les mêmes conditionsqui ont prévalu lors des législatives et conduit au fiasco électoral, vontprésider au déroulement du scrutin des locales».  La mise en garde,venant de l'ex-chef du gouvernement, qui, on s'en doute, ne l'a pas formuléeuniquement pour «saper le moral» de son successeur et des autorités en chargede l'organisation de ces élections, a le mérite de reconnaître que les citoyensne boycottent pas les urnes par manque de civisme, mais pour exprimer à leurmanière le mécontentement qu'ils ont de la façon dont sont gérées les affairesde la Nation. A quelques jours del'ouverture de la campagne électorale et à moins d'un mois du scrutin, l'on nepeut faire état d'une ambiance de fièvre électorale, même pas dans lesformations qui vont y concourir. Dans ces milieux, l'on semble s'être résigné àne faire qu'un «service électoral minimum», convaincus, paraît-il, que la«messe est dite» concernant la faible participation populaire redoutée. Celad'autant qu'ils sont bien renseignés que la grogne sociale exprimée par lescitoyens contre les hausses de prix ayant affecté le marché depuis la veille dumois de Ramadhan, va ajouter son effet à celles des autres raisons qu'ils sesont données pour ne pas participer aux élections législatives. Ce n'est pas pour leplaisir de s'inscrire systématiquement en faux contre l'optimisme et l'espoirque Belkhadem a exprimés pour ce prochain scrutin, de présager que laprobabilité est très forte et même assurée que le scrutin du 29 novembre seraun «fiasco électoral bis», voire encore plus mémorable que celui deslégislatives.


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