Algérie

Un Octobre en été '



Un Octobre en été '
Goutte à goutte, le terrain de la colère s'emplit, alimenté par ce mauvais feuilleton du Ramadhan où chaque jour apporte une nouvelle affaire de corruption montrant l'étendue du désastre : tout un système basé sur l'accaparement au bénéfice de ceux qui établissent marchés et contrats pour le bien de la collectivité.Les procédures comptables sont connues, les rétrocommissions admises et les dispositifs servant à se servir bien identifiés, le tout étant possible grâce à la couverture médiatique des voleurs et la paralysie voulue de la justice, assurant l'impossibilité pratique de poursuites. Les bénéficiaires sont connus ? tel ministre, ou responsable, le fils ou la fille de tel gouvernant, la femme, la tante, le neveu de telle personnalité du régime ? avec un point commun : tous sont associés à la Matrice et au droit de regard sur le chéquier commun. En face, l'apathie supposée de la société reste à étudier, mais déjà tous les Algériens qui ne sont pas affiliés à la rente sont éc?urés et révoltés. C'est dans les stades, pouls de la société, qu'un nouveau slogan est apparu, «Nous réfléchissons à un nouveau 5 Octobre», avec une syntaxe digne d'un Sellal qui envisage la possibilité d'une réforme de l'économie. Message clair, le stade est à la réflexion, afin de ne pas être accusés de déstabilisation ou de travailler pour la main de l'étranger et le pied de l'opposition.Le régime pourrait désamorcer cette révolte à venir, au mieux en jugeant tous ces corrompus nommés par lui, au pire en les forçant à démissionner. Mais pour lui, pour eux, il s'agit d'engranger le maximum d'argent, de couvrir ses hommes et évidemment de quitter le pays après. Les manifestations pacifiques étant interdites, le référent 5 Octobre étant inscrit dans les consciences populaires, l'histoire jugera qui après ' Ceux qui vont casser quelques édifices, ou ceux qui leur ont donné une bonne raison de le faire '


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