Algérie

Un observatoire pour maîtriser le phénomène


Un observatoire pour maîtriser le phénomène
La pauvreté en Algérie est une réalité. Le nombre de personnes vivant dans la précarité est croissant. C'est ce qu'ont affirmé, hier à Alger, des experts algériens lors d'un colloque international sous le thème « évaluation des politiques de réduction de la pauvreté dans le monde arabe sous le contexte de la mondialisation », organisé par l'Université d'Alger 3 en collaboration avec le laboratoire de la mondialisation et des politiques économiques. Et même s'il n'y a pas de statistiques fiables, certains de ces experts qualifient la situation d'effrayante et ce, en rapport des données recueillies chaque année pour l'octroi du couffin de Ramadhan ou du recensement établi pour la prime de scolarité dont le nombre de bénéficiaires dépasse largement trois millions d'élèves. Pour eux, la pauvreté est un fléau mondial. Ce qui confirme, de l'avis du président du conseil scientifique de la Faculté des sciences économiques et commerciales et de gestion, Dr Abdelmajid Guerri, que la pauvreté est essentiellement la résultante de l'inexistence d'opportunités de travail dans un marché libéral caractérisé par l'inflation. Cette pauvreté est, selon lui, la conséquence de déséquilibres et de dysfonctionnements dus aux mutations économiques et technologiques opérées de par le monde. Citant le cas de l'Algérie, les intervenants reconnaissent qu'elle a non seulement consenti des efforts pour venir en aide aux populations fragilisées mais elle a également investi en matière d'éducation et d'enseignement supérieur. Dr Guerri estime que la lutte contre la pauvreté est tributaire d'une bonne formation dans les établissements universitaires ou d'enseignement professionnel. « Le problème réside dans la culture que l'université inculque à l'étudiant. Il faut qu'elle lui enseigne des idées et un esprit entrepreneurial pour la création de projets pour ne pas compter essentiellement sur les offres d'emploi de la Fonction publique », a souligné Guerri. La création d'un observatoire pour la lutte contre la pauvreté, une des recommandations qui sanctionneront aujourd'hui ce colloque, aidera certainement le gouvernement et la société civile à avoir une meilleure visibilité à ce sujet. Akacem Kada, enseignant universitaire, déplore, quant à lui, l'exclusion de la société algérienne des décisions prises concernant le modèle de développement économique à adopter. « Il n'y a jamais eu un débat public sur le modèle qui convient à l'Algérie. Le résultat est là. Une précarité sociale sans précédent », a-t-il estimé, affirmant que seul un choix judicieux d'un modèle de développement est en mesure de garantir l'égalité des chances à tous les Algériens.


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