Algérie

Un nouveau volet dans le «dossier automobile»



L'affaire du montage automobile semble loin d'être close. Un nouveau dossier, encore méconnu du grand public, est en instruction depuis quelques jours au niveau du tribunal de Sidi-M'hamed. Il porte un nom : le groupe Kherbouche.Un groupe très puissant, très influent aussi dans l'Ouest algérien. Spécialisé dans l'agro-industrie et l'ingénierie de l'eau, il tire sa puissance et son aura de partenariats qu'il a su établir avec de nombreuses entreprises étrangères et de l'attention toute particulière que lui prêtaient les anciens ministres actuellement incarcérés. Le père, P-dg, et ses trois fils sont à la tête de nombreuses sociétés et filiales mais ambitionnent, déclarent-ils alors, de devenir ? la locomotive de l'économie algérienne ?. En 2013, ils annoncent publiquement leur intention de travailler sur un projet de réalisation d'une unité de montage de tracteurs agricoles DEUTZ-FAHR et une école de formation de techniciens et conducteurs d'engins agricoles à l'ouest du pays. Le siège principal du groupe Kherbouche est situé à la périphérie de Tlemcen dans une zone à caractère touristique qui en fait rêver plus d'un.
Les autorités compétentes donnent leur accord, le projet démarre selon les dispositions contenues dans le décret autorisant l'exercice des usines de montage automobile. Une liste de cinq investisseurs algériens, aujourd'hui tous incarcérés, est acceptée par le gouvernement. Le nom des Kherbouche y est ajouté.
Le projet démarre, les premières importations s'effectuent mais pour des raisons encore inconnues, le matériel demeure stocké au port de Béni-Saf.
Le groupe n'échappe pas à la vague d'enquêtes déclenchées après avril 2019. Le P-dg du groupe est auditionné par les services compétents. En juin de cette même année, le père et ses trois fils sont placés sous ISTN ? Interdiction de sortie du territoire national ?. L'enquête se poursuit durant de longs mois et suit le même cheminement que tous les dossiers identiques. Au niveau des instances judiciaires, l'instruction débute au cours du mois de juillet. L'affaire de l'automobile que l'on croyait close avec le procès de Mahieddine Tahkout devrait ainsi connaître un nouvel épisode. A ce jour, tous les concessionnaires automobiles concernés par le système SDK/CDK ont été jugés. Mohamed Bairi, Ahmed Mazouz, Larbaoui et Mourad Eulmi ont été condamnés à des peines de prison allant de trois, quatre et dix ans. Dans le procès Tahkout, le verdict n'est pas encore connu, puisque le jugement n'a pris fin qu'hier, au tribunal de Sidi-M'hamed. La peine requise à son encontre, seize ans, par le procureur de la République est la plus élevée qui ait été prononcée contre les inculpés concernés par le dossier automobile.
Tous les procès qui se sont succédé ont abouti à la culpabilité des mis en cause et celle des anciens ministres et hauts responsables qui leur ont accordé des privilèges indus. Des privilèges énormes, comme celui de se voir octroyer des crédits sans limites, des terrains à ne plus en compter, des projets sans compter et des interventions de hauts placés, ex-ministres ou anciens chefs de gouvernement...
A. C.


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