Algérie

Un nouveau visage du Ramadhan



A l'évidence, le Ramadhan cette année a pris un autre visage sur le strict plan des activités commerciales qui font généralement leur apparition pendant ce mois sacré. Le phénomène est frappant non seulement au niveau du chef-lieu de wilaya mais également dans les communes où le commerce informel, les changements soudains d'activité à l'orée du Ramadhan se sont considérablement réduits. Au centre-ville de Constantine, par exemple, et en prenant le seul cas des marchands de zalabia, on a dénombré tout au plus une quinzaine d'échoppes contre une cinquantaine l'année passée. C'est le cas aussi de ces marchands de bourek qui installent leurs cuisines en plein air, sur les trottoirs, pour préparer et faire cuire leurs produits, entourés de flopées de clients en salive, qui ont disparu.

Dans le quartier mythique de Souika qui connaît généralement la grande affluence durant le mois de Ramadhan, nous avons interrogé les nombreux commerçants de notre connaissance, habituellement connus pour changer traditionnellement d'activité pendant cette période. Ces derniers ont avancé la cherté des produits de base, comme l'huile et le sucre ainsi que des nouvelles formalités exigées pour l'exercice de toute activité commerciale, laquelle, par ailleurs, doit obligatoirement correspondre à l'objet indiqué sur le registre de commerce. C'est, disent-ils, les principales raisons qui les ont dissuadés de se lancer dans une aventure aux contours nettement désavantageux pour eux. C'est exactement les mêmes réponses que nous avons recueillies auprès d'autres dans la ville commerçante du Khroub.

Interrogés à leur tour, des citoyens ont des réponses contradictoires. Les uns se disent satisfaits car cette anarchie dans l'activité commerciale de ce mois ne profite qu'aux spéculateurs et à cette faune de marchands occasionnels attirés par l'appât du gain, les autres, plus pragmatiques, se sont plaints d'être obligés d'aller chercher trop loin leurs mets préférés, alors qu'auparavant il y en avait dans chaque coin de rue. Ainsi, à de rares exceptions, les commerces n'ont pas été modifiés au gré des gérants qui ont pris l'habitude de se transformer à chaque mois de Ramadhan en marchands de sucrerie, même lorsqu'ils sont cafetiers.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)