L'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT)
mettra en place prochainement un système permettant une meilleure sécurisation
de l'utilisation de l'Internet. C'est ce qu'a révélé, hier, Mme Zohra Derdouri,
présidente de cet organisme public. Mme Derdouri intervenait à l'occasion d'un
débat ayant sanctionné une conférence tenue au siège d'Algérie Presse Service,
sur la cyber sécurité, ses enjeux et sa situation en Algérie.
Ce nouveau système appelé Global
Internet eXchange (GIX), est une infrastructure physique permettant aux
différents fournisseurs d'accès Internet d'échanger du trafic Internet entre
leurs réseaux de systèmes autonomes grâce à des accords mutuels. Le but d'un
tel dispositif est de permettre une sécurisation optimale grâce à une
interconnexion directe des réseaux intégrant les points d'échange, au lieu et
place du traditionnel système s'appuyant sur plusieurs créseaux tiers.
L'interconnexion directe évite la fuite des données vers des villes tierces
(voire même de continents) pour passer d'un réseau à un autre.
Il faut dire qu'en matière de
sécurité informatique, le phénomène des hackers fait des ravages. L'Algérie qui
a développé ces dernières années ses infrastructures d'accès au Web connaît une
importante utilisation des courriels non sollicités, ou «spam», ces messages
qui peuvent tenter de convaincre l'internaute de télécharger une pièce jointe
contenant un programme malveillant. Ils peuvent également inciter l'internaute
à cliquer sur un lien le renvoyant sur un site Web malveillant, qui tentera
d'installer un logiciel permettant soit d'espionner la machine, soit d'en
prendre le contrôle. La cyber sécurité a été un thème largement développé lors
de cette conférence animée par le PDG de la société de sécurité des réseaux
informatiques (SSRI), M. Abdelaziz Derdouri. Tout en qualifiant la
cybercriminalité de «nouvelle menace», l'orateur qualifiera la loi algérienne
contre la cybercriminalité qui a été promulguée en août 2009, d '«incomplète»
et qu'elle «ne couvre pas le volet de cyber sécurité». Le conférencier donnera
ensuite un aperçu sur l'impact financier de ce fléau à travers le monde, avant
de passer en revue le cadre juridique mis en place dans certains pays. «En
2008, l'impact financier des intrusions informatiques dans le monde s'élevait à
plus de 1000 milliards de dollars», révélera le conférencier qui précise que
«138 compagnies américaines ont perdu 54 milliards de dollars en 2009 à cause
de ces attaques». M. Derdouri affirmera que «le commerce électronique à travers
Internet brasse plus de 150 milliards de dollars par an aux Etats-Unis et une
interruption d'un jour peut coûter 425 millions de dollars de pertes».
«Aujourd'hui, la cybercriminalité est plus juteuse que le narcotrafic», a-t-il
soutenu, ajoutant que les cibles privilégiées des attaques sont les TIC (38%),
les institutions gouvernementales (22%) et les banques et institutions
financières (21%). En matière de législation, M. Derdouri citera l'exemple des
Etats-Unis qui ont promulgué sept lois dans ce domaine, rien qu'entre 2009 et
2010.
Evoquant la coopération
internationale face à ce fléau, M. Derdouri qualifie de «lointaines» les
chances d'aboutir à un accord international en matière de cyber sécurité. «Le
dernier rapport de la compagnie McAfee a relevé que 140 gouvernements ont
acquis des programmes pour utiliser l'Internet comme une arme de combat»,
observe-t-il avant d'ajouter que «les comportements malveillants d'individus ou
de gouvernements sont préjudiciables à la fois politiquement, économiquement,
financièrement et socialement», avant de conclure qu' «il s'agit de ce fait
d'une question de sécurité nationale».
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 05/05/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amine L
Source : www.lequotidien-oran.com