Les pays industrialisés débloqueront 100 milliards d'euros par an d'ici à 2020 pour aider les pays en développement dans la lutte contre les changements climatiques.
Est-ce une solution alors que le fonds spécial d'adaptation aux changements climatiques (mis en place en 2008 et piloté par le fonds pour l'environnement mondial) pour aider les pays pauvres à financer des projets destinés à atténuer les effets reste une coquille vide, en grande partie parce que les pays riches n'ont pas tenu leurs promesses de dons. « Sûrement pas, et sûrement pas dans le contexte actuel, assure Mohamed Senouci. Quand on parle des pays riches, de qui parle-t-on exactement ' On oublie que les Etats, en dehors de la Chine, ne sont plus assez régaliens pour peser sur la prise de décision économique, pour imposer une quelconque régulation internationale. L'exemple de la crise financière illustre cette réalité. Aujourd'hui, qui peut contraindre un patron du secteur automobile ou de celui de l'acier à quoi que ce soit puisqu'aucune multinationale n'appartient à un gouvernement. On attend des Etats qu'ils aient la capacité d'influer directement sur ce qui se passe mais cela ne correspond pas au monde ultralibéral dans lequel nous vivons. » Pour preuve, la réunion des chefs d'Etat qui s'est tenue au siège de l'ONU au mois de septembre sur le climat et d'où il n'est sorti aucune déclaration commune. Ou encore la réunion du G20, la semaine suivante, qui n'a rien donné non plus. « Un nouveau système de gouvernance est en phase de gestation », poursuit l'expert en précisant que des solutions alternatives peuvent être trouvées dans le transfert de compétences. « Il ne faut pas limiter la position africaine à une demande de dédommagement financier. Il s'agit surtout aussi d'efforts d'une autre nature. La modélisation climatique nécessaire pour étudier les impacts sur la santé, les ressources en eau, etc. à une échelle d'1 kilomètre demande par exemple un transfert scientifique de très haut niveau. En Europe, il existe moins de dix centres capables de faire cela. Ces centres travaillent souvent de façon communautaire en mutualisant leurs moyens humains et technologiques. Ce niveau est actuellement hors de portée de l'Afrique. On devrait réfléchir à définir un cadre de collaboration qui permettrait un tel transfert. Mais pour cela, il faut un engagement clair, qui figure dans les négociations elles-mêmes. Et la Méditerranée se trouve dans une position stratégique unique, pont entre l'Europe et l'Afrique, un véritable laboratoire d'analyse des rapports Nord-Sud dans le domaine du changement climatique global. Peut-être même un lieu d'où émergeront des solutions globales ».
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Posté Le : 04/12/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mélanie Matarese
Source : www.elwatan.com