Algérie

Un nouveau sursis Edito : les autres articles



L'Accord d'association liant l'Algérie et l'Union européenne, conclu en 2001 et entré en vigueur en 2005, a fait la semaine dernière une brève incursion à la faveur de nouveaux aménagements dans sa mise en 'uvre. Un «accord dans l'accord» rendu inévitable, l'enjeu étant considérable, ce qui du reste n'a jamais été nié. Des milliards de dollars auxquels notre pays devra renoncer, et encore l'impact financier n'en est pas seul.
C'est l'avenir même de l'économie nationale qui est en jeu et une telle question a été soulevée dès l'ouverture des négociations en vue de la conclusion d'un accord de partenariat entre l'Algérie et l'Union européenne. C'était en 1995, à l'expiration de l'accord de coopération liant les deux parties. Un bien grand projet, qui suppose une certaine égalité, celui-ci n'étant pas toujours équilibré, et les Algériens en étaient parfaitement conscients. Le ministre du Commerce a, en effet, reconnu mardi que «le rythme du démantèlement a eu pour conséquence de consolider la part de l'UE dans le marché algérien, sans pour autant aboutir à une véritable politique de partenariat qui est un des objectifs de l'Accord».
Plus que cela, ajoutera-t-il, «il est même devenu «une contrainte réelle» à l'application de certaines politiques de l'entreprise algérienne». Des négociations qui ne pouvaient pas plus mal tomber. En pleine période de lutte contre le terrorisme et de mise en 'uvre du programme d'ajustement structurel. Le hasard ne pouvait pas alors faire plus mal les choses. Il s'est même trouvé un ministre pour affirmer que notre pays n'était pas demandeur, la démarche en question menant tout droit vers la casse.
Celle qui consiste à envisager l'avenir autrement, pour reprendre l'expression d'un ministre : «Mettre fin à une économie obsolète.» Mais à la condition de lui en substituer une autre, performante et réellement en mesure de compenser les pertes induites par le démantèlement des barrières douanières. Est-ce réellement le cas aujourd'hui '
L'arsenal diplomatique a été fortement sollicité. Des négociations qui traînent, cela n'a rien d'extraordinaire. Ou encore des démarches algériennes pour une mise à niveau. Un concept vague, imprévu dans l'agenda des négociations, mais à chaque fois, l'échéance était repoussée, l'accord conclu, incluant un moratoire de dix ans. A la fois peu et beaucoup, sauf qu'un tel délai sera prorogé, le démantèlement prévu en 2017, ne devant alors intervenir qu'en 2020.
Un nouveau pari, ou tout juste un nouveau sursis ' En d'autres termes, l'économie algérienne sera-t-elle prête pour affronter la puissante machine économique européenne dopée par la crise, ou bien alors court-elle le risque d'un désastre annoncé, à vrai dire, dès l'ouverture des premières négociations. Ce ne sera plus du partenariat, personne n'y croyait, au contraire, le démantèlement tarifaire prenant des proportions énormes. Rassurons-nous, les pays de la rive sud de la Méditerranée font face à la même menace. Les dégâts sont considérables.


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