Algérie

Un nouveau spectacle sahraoui sur les planches du théâtre de Béjaïa



Un nouveau spectacle sahraoui sur les planches du théâtre de Béjaïa
Moins d'une année après la pièce "Ahzène Haf'l Eziyara" (tristesse d'un heureux jour de visite), présentée à l'occasion du festival international du théâtre de Bejaia, la troupe du théâtre de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), est revenue mardi soir sur les planches du théâtre béjaoui pour présenter un nouveau spectacle.
La pièce, conjugue théâtre, chant et mouvement. Elle n'a pas de dialogue mais repose sur un récit, déroulé en voix off et porté sur la scène par un ch'ur féminin. Tout en mouvement, il retrace les différentes étapes de l'histoire du peuple sahraoui, "un peuple paisible, généreux, qui sait offrir du thé y compris à ses agresseurs".
De la période antique jusqu'aux accords tripartites de Madrid, et l'invasion marocaine, en passant par les colonisations britannique, portugaise et espagnole, tout y est subtilement déroulé, dans une dramaturgie aussi prenante que poignante.
"Dérouler une histoire millénaire est une gageure, mais aussi une vraie prouesse artistique", relève le dramaturge Omar Fetmouche, associé à la mise en scène, "visiblement heureux de la facture de l uvre, entamée, pourtant, dans des conditions d'écriture des plus laborieuses".
"Au début, on n'avait pas de dramaturgie construite. C'était une simple feuille avec des titres et des repères historiques. Mais vite, on a trouvé le fil conducteur, en s'appuyant sur l'eau en tant qu'élément symbolique et pérenne, ayant justifié les invasions subies mais aussi les résistances et soulèvements qui ont suivi", a-t-il expliqué.
La trame, en effet, repose fondamentalement sur la thématique de l'eau et du puits. Quand ce dernier est généreux, le peuple est heureux. Quand il se dessèche ou s'assèche, il le met dans la misère et la dèche.
Le propos prend encore plus de valeur dès lors qu'il s'agit du Sahara, dont la vie de ses habitants est rythmée par la présence ou l'absence de la ressource hydrique. C'est une source de vie, une richesse essentielle, dont la symbolique au fait, met en évidence toutes les ressources naturelles dont regorge le Sahara occidental et qui lui ont valu tant de convoitises et d'agressions à travers l'histoire.
Mais aussi des drames humains, car, à chaque fois, le peuple a du se mobiliser pour se défendre et défendre ses richesses en payant le prix fort.
"Le spectacle est une fresque humaine, un chant et un hymne à la vie. Un rugissement au beau milieu du désert", commentera Bezza Bencheikh, militant des droits de l'homme, et cadre universitaire de son état, visiblement conquis par la qualité du spectacle, qui, dit-il, a "dégagé une puissance à la fois dramatique et poétique d'un pays aux multiples résonnances".
Le spectacle, décliné en danses rituelles, appuyé par des chants du terroir accompagnés par des musiques contemporaines, composées par l'excellent Bazou, musicien attitré du théâtre régional de Bejaia et auteur de pièces musicales, a manifestement enjoué.
Le spectacle est joué par une formation d'une quarantaine de comédiens. Il confirme la montée en puissance du théâtre de la RASD, sorti des limbes ici même à Bejaia, en octobre dernier.
La pièce est le fruit d'un travail de partenariat avec le théâtre Abdelmalek Bouguermouh et de coopération entre les ministères algérien et sahraoui de la Culture.
Le spectacle a été monté dans la perspective des festivités célébrant le 40ème anniversaire de la proclamation de la RASD et le déclenchement de la lutte armée contre l'occupation marocaine.


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