La Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) annonce le lancement, dès janvier
prochain, d'une assurance contre la perte de rendement dans la production de la
pomme de terre. Ce nouveau produit permet d'indemniser toute chute du rendement
sous un seuil fixé au préalable d'un commun accord entre cet établissement
financier et le client.
«Cette prestation, première du genre en Afrique et dans le monde arabe, assure
le revenu et protège contre les faibles rendements et la chute des prix», explique
Chérif Benhabilès, secrétaire général de la CNMA, cité par l'APS. «La prime de cette assurance garantit entre 50% et 70%
du rendement prévu et entre 5% et 20% de la somme assurée, selon la nature et
la région de la récolte», précise ce responsable. Cette assurance est bénéfique
tant pour le producteur qu'à l'organisme créditeur, puisqu'elle offre une
certitude que les revenus prévus lors de l'octroi des prêts, seront en grande
partie réalisés, souligne M. Benhabilès. «Ce produit
confère ainsi une sécurité de la production», poursuit-il. Cette assurance se
base notamment sur une nouvelle approche, contrairement aux produits
traditionnels où l'intérêt assurable ne tient compte que de la taille de la
récolte, souligne-t-il. Le déboursement est effectué dès que le rendement du
producteur baisse par rapport au rendement assuré tel que prévu dans la police
d'assurance, explique le SG de la
CNMA. A la faveur de ce nouveau produit, cette mutualité
agricole met désormais le cap sur «les produits d'assurance où l'intérêt
assurable est le flot de revenus», poursuit-il, soulignant que ce genre de
produits pourra être généralisé aux autres cultures stratégiques, à l'image de
la production de dattes et la filière laitière. Ayant comme lame de fond de
permettre au pays d'atteindre la sécurité alimentaire, cette nouvelle assurance
«contribuera à minimiser les pertes de production et garantit l'investissement
contre toute éventuelle baisse drastique de la récolte de la pomme de terre», indique
encore ce responsable de la
CNMA. Toutefois, même si l'assurance agricole constitue un
important élément de la gestion des risques agricoles, elle «ne devrait pas
remplacer les bonnes techniques de gestion des risques, les méthodes de
production saines et l'investissement en technologie de pointe», met en gare M.
Benhabilès. L'Algérie a produit 3,85 millions de
tonnes de pomme de terre cette année, contre 3,2 millions de tonnes en 2010.
Le département de Benaïssa escompte atteindre 4
millions de tonnes à l'horizon 2014.
La CNMA, une mutuelle agricole de droit privé, avait été transformée, en
décembre 2009, d'une banque en un établissement financier, à la suite d'une
décision du Conseil de la monnaie et du crédit (CMC), en décembre 2008, relative
à l'augmentation du montant du capital minimum requis des banques et
établissements financiers. En 2009, elle a lancé des assurances «multi-périls» ciblant des cultures stratégiques, à l'image
des céréales, la pomme de terre, la vigne, l'oléiculture, l'apiculture et
l'élevage contre les risques des aléas climatiques et de l'incendie. La valeur
globale des indemnisations de cette mutualité, qui compte près de 150 000
sociétaires, a atteint 2,5 milliards de DA en 2010, dont 1 milliard de DA au
titre de l'assurance agricole, le reste relevant notamment de la branche
automobile.
Seuls près de 5% des agriculteurs en Algérie, soit 65.000 fellahs, ont
souscrit à des assurances agricoles chez la CNMA. Cette faiblesse
du nombre de souscripteurs est imputable à plusieurs facteurs. Il s'agit de la
cherté des primes d'assurance, du manque de sensibilisation et de l'absence de
l'assurance vie au profit des fellahs.
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Posté Le : 06/12/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salim L
Source : www.lequotidien-oran.com