«Nous ne voulons ni du modèle iranien, ni du Qatar, ni turc. Nous proclamons l'histoire de Massinissa. Jugurtha, Abdelhamid Ben Badis, Cheikh Belhadad et autres valeurs algériennes.»
Se présentant en rassembleur de toutes les tendances politiques à l'échelle nationale, Djamel Benabdeslam, président du Front de l'Algérie nouvelle (FAN) a tiré sur le Front de libération nationale (FLN), postindépendance. «Ils sont le Front de libération nationale, nous sommes le front de construction nationale», a-t-il tonné, hier, lors de l'ouverture du congrès constitutif de son parti à l'hôtel Riadh à Sidi Fredj (Alger). Nouveau parti agréé sur la scène politique nationale, le FAN ne promet pas le paradis et les solutions miracles à ses adeptes, comme c'est le cas de nombreux partis qui sont allés jusqu'à «promettre le paradis». Djamel Benabdeslam appelle plutôt les Algériens à contribuer, chacun de son côté, au développement du pays. La génération postindépendance a été occultée et exclue de la construction et la gestion du pays. «Nous ne voulons ni du modèle iranien, ni du Qatar, ni le modèle turc. Nous sommes un peuple qui proclame sa propre réalité historique. Nous voulons vivre et penser la philosophie et la culture de Abdelhamid Ben Badis, la Tarîqa Rahmania de Cheikh Belhadad, la tarîqa Tidjania et autres valeurs algériennes, au lieu de nous exproprier encore de notre Histoire malgré l'Indépendance nationale», a-t-il réclamé avec fierté. Le retentissement des applaudissements a montré toute l'importance de son intervention qui a été axée sur les valeurs du peuple algérien et maghrébin dans toutes leurs dimensions. Les idées de ce leader politique peuvent aller très loin dans le temps et dans l'espace, selon des observateurs. Evoquant le processus des réformes politiques qui ont été engagées depuis des mois par l'Etat, Djamel Benabdeslam dit qu'on est encore très loin des réformes voulues et souhaitées par les Algériens. «Les prochaines élections législatives ne seront qu'une étape pour commencer le processus des réformes politiques et démocratiques», a estimé le président du FAN. Conditionnant la réussite du prochain exercice électoral par la transparence et la neutralité totale de l'administration, Djamel Benabdeslam propose trois facteurs essentiels pour un sursaut vers la démocratie: d'abord, la classe intellectuelle doit s'impliquer dans les activités politiques, culturelles et économiques du pays en évitant d'abandonner le devoir qui lui est assigné en tant que tel. Ensuite, l'engagement de la jeunesse qui représente 70% de la population et enfin, le rôle de la femme algérienne qui ne doit pas être ligotée par des esprits d'un autre temps. Par ailleurs, il y a lieu de souligner la qualité de l'engagement des militants et autres adhérents aux programmes des partis, au lieu de se contenter du nombre au détriment des compétences, de la qualité et de la conscience. L'exemple effarant vient d'un jeune chômeur de 20 ans qui est venu de Djelfa. «On m'a demandé de venir assister au congrès et j'ai saisi l'occasion, puisque c'est gratis. C'est une balade pour moi», a-t-il dit. Il y va du devoir de conscience de tout un chacun, afin de faire la part des choses de manière responsable et consciencieusement. Environ 1000 congressistes sont venus de 45 wilayas, dont 80% des participants sont des jeunes, et au moins 30% sont des femmes. Parmi les invités, on citera Belaïd Mohand Saïd, président du PLJ. Un nouveau parti avec de nouvelles idées spécifiquement algériennes.
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Posté Le : 12/02/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amar CHEKAR
Source : www.lexpressiondz.com