Algérie

Un nouveau front contre Israël



Un nouveau front contre Israël
Alors que les 31 Algériens de la Flottille de la liberté sont arrivés dans la nuit de mercredi à Alger, de nouvelles caravanes se préparent en Algérie et ailleurs pour forcer le blocus israélien et aider Ghaza. Un nouveau front émerge pour la cause palestinienne, fait d'initiatives civiques mais aussi politiques. « Le MSP a de beaux jours devant lui. » C'est un Bouguerra Soltani jubilateur qui a répondu à nos questions sur l'avenir de son parti, hier au Centre international de presse à Alger. « Nous avons subi des injustices et été discriminés. D'abord sur le plan médiatique qui ne valorise jamais nos actions, et puis sur le plan social qui nous accuse d'exagération et d'actions menées seulement à l'occasion d'élections. Heureusement que l'opinion publique commence à comprendre les vrais buts du parti. » Face à l'échec du front arabe, autrefois symbole de la résistance anti-israélienne mais en complet effritement depuis une trentaine d'années, un nouveau front musulman s'affirme. « Une tendance islamiste mondiale qui se revendique de la résistance armée, là où la négociation a échoué », explique Louisa Aït Hamadouche, politologue, enseignante à la faculté des sciences politiques d'Alger. « Ces partis utilisent le poids symbolique, politique et religieux de la question palestinienne pour consolider leur statut interne, mis à mal par des systèmes autoritaires ou semi-autoritaires.On les voit investir le champ international sur toutes les questions à forte valeur ajoutée pour l'opinion publique. » Un avis que partage également Karim Emile Bitar, chercheur associé à l'Institut des relations internationales et stratégiques de Paris. « Les mouvements islamistes qui par ailleurs sont en perte de vitesse dans leurs pays, pourraient être tentés de se servir de cette cause pour remobiliser leurs troupes. D'autant que les dirigeants des puissances arabes, comme l'Egypte ou l'Arabie Saoudite, sont en deçà de ce que peut dire Erdogan. » Les ministres arabes ont eu beau réaffirmé, mercredi soir au Caire, « leur engagement à respecter la résolution adoptée par le sommet arabe de Syrte stipulant l'arrêt de toute sorte de normalisation avec Israël, menacé de retirer l'initiative de paix arabe en cas d'échec des efforts de paix et décidé de 'briser' le blocus israélien imposé à la bande de Ghaza par tous les moyens », le président turc, Abdullah Gül, les a éclipsés en accusant hier Israël d'avoir « fait l'une des plus graves erreurs de son histoire ». « Nos relations ne seront plus jamais les mêmes.La Turquie ne pardonnera jamais », a-t-il ajouté. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, est d'ailleurs attendu lundi en Turquie où il doit discuter des mesures appropriées pour répondre à l'agression israélienne. « La Turquie et l'Iran jouent désormais un rôle fondamental », souligne Karim Emile Bitar, appuyé par Louisa Aït Hamadouche. « La Turquie a su devenir sujet et non plus objet des enjeux régionaux. » Pour autant, nuance l'expert de l'IRIS, « tout cela n'est pas très clair. L'aréopage de la flottille était très hétéroclite. Il n'y avait pas que des islamistes. Mais aussi des intellectuels occidentaux de gauche, par exemple. Les islamistes, dont le bilan n'est par ailleurs pas si positif (Frères musulmans en Egypte) ne peuvent pas assumer à eux seuls le crédit de cette opération. » A Alger, Bouguerra Soltani, oubliant son départ du gouvernement, la dissidence à l'intérieur de son parti, les scandales qui éclaboussent Amar Ghoul et Smaïl Mimoune, compte en tout cas profiter de ce coup médiatique. « Aucun autre parti, y compris ceux de l'Alliance présidentielle, ne voulait coopérer ou participer à cette opération de la liberté, rappelle-t-il. Personne n'y croyait. Nous avons saisi tous les partis politiques sans exception. Nous voulions en effet ramener plus de parlementaires de différents partis, mais ces derniers ont catégoriquement refusé. »  


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