Algérie

Un nouveau DG pour la PCH



Un nouveau DG pour la PCH
Une infraction à la réglementation, que la commission d'évaluation de la PCH a tenté de corriger en annulant le marché, a enclenché l'enquête de l'IGF.Le directeur général de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), le docteur Delih, a été démis de ses fonctions mardi. Ayad M'hamed vient de prendre la tête de la PCH après avoir été écarté de ce même poste en 2009 par Saïd Barkat, alors ministre de la Santé. Un nouveau président du conseil d'administration de la PCH, le docteur Boudiba Abderahmane, qui a déjà exercé à la direction de la pharmacie et actuellement membre de la commission représentant la santé pour les négociations avec l'OMC, a été également nommé. Une décision qui serait intervenue suite aux instructions du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui aurait été saisi par l'Inspection générale des finances (IGF). Une saisine dans laquelle l'IGF aurait mis en cause le directeur de la PCH, certains cadres du ministère de la Santé toujours en poste et l'ex-secrétaire général, Bouchenak Khelladi, pour la gestion des produits pharmaceutiques (enregistrement et délivrance d'autorisation de mise sur le marché et attribution de marché pour l'approvisionnement de la PCH). Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, aurait, selon une source proche du dossier, ainsi exécuté l'instruction du Premier ministre.«Car ce dossier ne date pas d'aujourd'hui. Des rapports ont déjà été établis par la Cour des comptes et remis à l'ex-ministre de la Santé, M. Ziari, l'été dernier, portant sur la période 2009-2012 où des dysfonctionnements dans la gestion des médicaments ont été relevés, mais hélas rien n'a été fait à ce jour. Il faut rappeler que le directeur de la PCH, M. Delih, a agi, durant toute cette période, sous les ordres du ministre de la Santé de l'époque, à savoir Djamel Ould Abbès et son secrétaire général, M. Khalladi.»Le rapport de l'IGF, signale notre source, a donc statué sur un problème lié à l'attribution d'un marché pour un médicament enregistré par la direction de la pharmacie sans avoir l'AMM de son pays d'origine. Une infraction à la réglementation que la commission d'évaluation de la PCH a tenté de corriger en annulant le marché. C'est ce qui a enclenché l'enquête de l'IGF, ajoute notre source. A noter que dans le premier rapport, la Cour des comptes a relevé de graves irrégularités dans l'attribution des marchés de médicaments. «Des questionnaires ont été adressés au directeur de la PCH ainsi qu'aux directeurs centraux de cette institution pour s'expliquer sur certaines procédures engagées en violation des textes réglementaires établis par les services du ministère de la Santé et de la PCH», rappelle notre source. L'une des infractions commises par la PCH sur ordre du ministère de la Santé est «d'avoir autorisé la soumission à l'appel d'offres de la PCH 2013 de certains médicaments enregistrés par la direction de la pharmacie et ne disposant pas d'autorisation de mise sur le marché (AMM) dans le pays d'origine, une condition exigée pourtant pour l'enregistrement, et d'autres médicaments dont les décisions d'enregistrement ont expiré. L'article 16 du cahier des charges de la PCH prévoit cela en tant que critère d'exclusion de ces produits de ce marché. La moitié des produits soumissionnés dans l'appel d'offres n'avaient pas de décision d'enregistrement», signale notre source, qui rappelle que la décision d'arrêter les enregistrements et le renouvellement des décisions d'enregistrement des médicaments ont été pris par Ould Abbès, à l'exception d'une liste d'une vingtaine de produits traitée en 2012 en exclusivité, qui ont été importés d'Inde, du Pakistan et de Chine... Les auteurs du rapport s'interrogent également sur les motivations qui ont amené les services de la direction de la pharmacie à enregistrer, dans la précipitation et en exclusivité, une trentaine de produits pharmaceutiques, alors que des demandes d'enregistrement de certains médicaments attendent depuis plusieurs années, voire 10 ans pour certains.«Une infraction à la loi qui fixe pourtant les délais d'enregistrement à trois mois», souligne notre source.D'ailleurs, la direction de la pharmacie se retrouve actuellement dépassée devant le nombre important de dossiers à l'étude, notamment pour les produits hospitaliers. Elle est également citée dans le rapport de l'IGF qui demande à situer les responsabilités de chacun. Par ailleurs, le rapport de la Cour des comptes s'était également penché sur le fameux dossier Sipharmal, un laboratoire fictif à qui la PCH a attribué un marché.




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