Algérie

Un nouveau décret Un régime spécifique pour les journalistes



Le gouvernement a examiné et adopté hier un projet de décret exécutif fixant les relations de travail entre les journalistes des secteurs privé et public et leurs employeurs. Désormais, les journalistes, qui pour une raison ou une autre «naviguaient à vue» dans l'exercice de leur profession, disposeront d'un «régime spécifique» à l'instar de certaines fonctions qui comportent des risques. Cela a été annoncé hier par le ministre de la Communication Abderrachid Boukerzaza lors de la conférence de presse hebdomadaire qu'organise son département à l'issue de chaque conseil du gouvernement. La rencontre a été presque totalement consacrée à l'explication des nouvelles mesures qui concernent aussi bien les journalistes permanents et les contractuels des rédactions centrales que les correspondants et autres collaborateurs. «Le décret est une base légale qui consacre les droits et les devoirs du journaliste», a déclaré le ministre de la Communication en rappelant, à cet effet, ce qu'il a qualifié de «conditions lamentables» où exercent les journalistes depuis l'ouverture du champ médiatique à cause de l'absence de lois régissant ce métier. «Le droit de disposer d'une carte professionnelle», «le droit de refuser de signer un article dans le cas où ce dernier est modifié», «les droits d'auteur», «la liberté d'appartenir à un parti politique», «la couverture sociale», «le droit de disposer d'une assurance spéciale pour les couvertures jugées dangereuses» et «le droit de suivre des formations régulières» sont quelques points consacrés dans le projet de décret présenté hier par le ministre de la Communication en Conseil du gouvernement. Abderrachid Boukerzaza a affirmé hier que l'employeur, qu'il soit public ou privé, doit conformément à la loi être lié avec son journaliste par un contrat de travail et où tous ces détails seront mentionnés. Toutefois, explique le ministre, la question des salaires restera du ressort des deux parties qui ont toute latitude de négociations. Le décret, soulignera-t-il encore, n'a pas fixé de «barrières» laissant ainsi libres l'employeur et le journaliste de négocier et de se mettre d'accord sur la question du salaire. Pour le ministre, l'adoption du décret vient en réponse aux préoccupations des journalistes qui n'ont pas cessé de réclamer leurs droits. Boukerzaza est convaincu que la nouvelle loi va améliorer la situation professionnelle et sociale des journalistes. Le ministre de la Communication a indiqué par ailleurs que ses services ont recensé quelque 4.084 journalistes dont 3.000 exercent dans la presse écrite. 2.500 d'entre eux travaillent dans le secteur privé, a souligné le ministre qui précisera que son département a trouvé beaucoup de difficultés pour mener à terme le recensement qui a nécessité plusieurs mois. Il fera savoir à ce sujet qu'à la date du 15 avril dernier, le ministère de la Communication a recensé quelque 291 titres dont 65 quotidiens dont le tirage est de l'ordre de 2.160.000 exemplaires. Selon le ministre, la moyenne fixée par l'UNESCO de mettre à disposition un point de vente de la presse pour chaque 1.000 habitants est largement dépassée par l'Algérie. Ainsi, selon les statistiques présentées par le ministre de la Communication, il existe à travers 39 willayas 2,5 points de vente pour 1.000 habitants, soit plus du double de la moyenne fixée par l'UNESCO, alors que dans les années 1970 le taux était de seulement 0,44 point de vente pour le même nombre d'habitants. Le ministre soulignera sur ce point que notre pays dépasse de très loin les autres pays arabes et africains. Ouyahia, la liberté d'expression et Al Jazeera
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