Un nouveau centre du monde

Un think-tank américain «The Washington Institute», connu pour son sérieux, a dans une analyse intitulée «L'invasion de l'Ukraine marque le retour de l'Algérie» insisté sur le retour gagnant de la diplomatie algérienne sur la scène internationale. «La situation intérieure de l'Algérie est la plus stable depuis cinq ans, en grande partie parce que le gouvernement a mis fin à la mainmise de l'Etat qui a marqué l'époque du président Abdelaziz Bouteflika», estime le think-tank US.Cette bonne note décernée par le laboratoire d'idées américain intervient au moment où des experts géopoliticiens parlent du centre du pouvoir qui est en train de basculer de l'Occident vers l'Asie du Sud-Est. Pour Sergey Glazyev, ancien ministre des Affaires économiques extérieures sous Boris Eltsine, «le nouvel ordre économique mondial domine déjà le monde». Sur le terrain des opérations militaires, la guerre continue pour chambouler les équilibres fragiles dans toutes les régions du monde. Beaucoup de pays connaissent des émeutes en raison de la pénurie des produits alimentaires de base, provoquées par l'onde de choc du conflit russo-ukrainien.
Pourtant ni les pressions de l'Occident ni les efforts diplomatiques multilatéraux, y compris de la Ligue arabe, qui a dépêché une mission de médiation à Moscou, n'ont donné de résultats probants. Des sources diplomatiques parlent de 140 pays sur 190 qui n'appliquent pas les sanctions économiques décidées par les Occidentaux contre Moscou, parce que décidées en dehors des Nations unies. Aiguillonnés par les USA, même les suppliques des pays de l'UE à la Chine pour les aider à faire plier la Russie n'ont pas eu d'écho à Pékin. La position courageuse de l'OPEP qui résiste au chantage des Américains et la résilience de l'axe pro-russe, autant de signes annonciateurs de l'avènement d'un nouvel ordre économique et monétaire mondial. Peut-être même un nouveau centre du monde.