«Un non-événement, une odeur d'hypocrisie et un Sant'Egidio bis !»

La réunion des membres de la Coordination nationale pour la transition démocratique (CNDT) a donné lieu à de différentes réactions de la part de plusieurs représentants de partis politiques, personnalités, hauts responsables du pouvoir et même des simples citoyens. Nos interlocuteurs ont qualifié ce rendez-vous de non-évènement, d'hypocrisie et de Sant'Egidio bis.Si le pouvoir trouve que cet état de fait est un «non-événement», les représentants de plusieurs partis politiques, personnalités et même des simples citoyens ont par contre indiqué que ce rendez-vous est un Saint- Egidio bis, alors que d'autres ont qualifié d'hypocrisie, la participation de certains représentants de divers courants politiques. En réponse à une question d'un journaliste à cette réunion de l'opposition qui a boycotté les dernières élections, M. Abdelmalek Sellal a déclaré, je cite : « Qu'ils se réunissent comme ils veulent, le peuple a parlé et a redonné confiance à Abdelaziz Bouteflika». Sur ce même sujet, le Premier ministre a ajouté qu'il respecte l'avis des uns et des autres mais n'accepte pas l'idée de ceux qui parlent d'une période de transition. «Mais de quelle transition, parlent-ils' L'Algérie est forte de ses institutions, elle avance et ne recule pas», a-t-il fait savoir. Invités à donner leurs avis sur la réunion de l'opposition plus connu sous le nom des «boycotteurs» plusieurs représentants de partis politiques ont indiqué que ce rendez- vous leur a rappelé la réunion de Saint-Egidio. Ces derniers ont expliqué qu'en l'absence de programmes politiques fiables, les représentants de ces mouvements politiques et les personnalités qui ont participé à cette rencontre n'ont même pas été en mesure de se présenter à la dernière élection présidentielle. Même les diverses actions entreprises et les appels au boycott des élections n'ont pas trouvé échos chez les citoyens, ont-ils expliqué. «Aujourd'hui et après avoir constaté qu'ils ont perdu toute chance d'arriver au pouvoir, ils n'ont pas trouvé mieux que d'appeler à une période de transition. Cet état de fait ne pourrait se faire que dans des pays, déchirés par une guerre civile ou qui n'ont pas pu organiser des élections locales, législatives ou présidentielles», ont-ils ajouté. Nos interlocuteurs ont fait savoir que ce n'est pas le cas aujourd'hui de l'Algérie qui est dirigée par un président de la République et par deux chambres de l'APN et du Conseil de la nation légitimes élues par le peuple. Toujours et au sujet de la réunion dudit «CNDT», plusieurs représentants d'organisation nationale et même des simples citoyens ont qualifié certains participants à ce rendez-vous verser dans l'hypocrisie dans le propre sens du terme. Nos interlocuteurs ont pointé du doigt certains représentants islamistes, laïcs, et nationalistes qui selon eux, ont voulu démontrer qu'ils sont des «super-démocrates». Pourtant, eux-mêmes savent très bien qu'ils ne partagent pas le même programme politique et que l'idéologie est très différente des uns des autres. «Il suffit simplement de constater de visu, les personnes qui sont réunies autour de la même table, pour constater qu'il y a une odeur d'hypocrisie qui se dégage des alentours de l'hôtel Mazafran», ont-ils conclu.