Algérie

Un musée pour inspirer les jeunes



L'endroit isolé est particulièrement propice à  la tranquillité de l'ancien président, aujourd'hui âgé de 93 ans et à  la concentration des cinq étudiants, accueillis en résidence pendant six semaines dans les murs du musée Nelson Mandela. Lorsque les derniers visiteurs s'en vont et que la nuit tombe, plongeant les collines de Qunu dans l'isolement, seule demeure la présence, à  deux pas de là, du prix Nobel de la paix, véritable dieu vivant pour beaucoup de Sud-Africains.   Le programme initié par le musée veut toucher des jeunes de milieux défavorisés de la province du Cap-Oriental et leur donner le flair économique pour mieux réussir. La résidence d'artistes a cela de singulier : elle puise dans les valeurs du héros de la lutte contre l'apartheid et cherche à  les faire gagner en maturité. «Il s'agit de développer des individus, en développant chez eux des qualités de leader qui feront d'eux des personnes capables de s'investir en retour au service de la communauté», explique l'une des coordinatrices.
Le but n'est pas seulement de mieux s'exprimer sur le plan artistique, mais aussi de savoir rédiger un communiqué de presse ou tenir une galerie d'art. «Lorsque j'étais à  l'université, j'ai seulement appris à  peindre», confie un des artistes participants. «Pour moi, la question n'est plus de pratiquer ou de créer des œuvres, mais de savoir comment les conceptualiser pour qu'elles disent des histoires», dit-il. «Les six semaines qu'un artiste peut passer ici font plus que trois ou quatre années passées à  l'université. Je suis super positif, c'est incroyablement puissant. Je comprends mieux l'art maintenant que lorsque j'étais à  l'école», ajoute-t-il. Le rythme est presque celui d'un camp militaire. Les journées démarrent tôt, s'achèvent tard, les étudiants «sont littéralement comme des éponges», explique un membre de l'encadrement, et à  la fin de la journée, ils sont essorés. «Ils s'aperçoivent ici, plus vite que des étudiants à  l'université, que c'est pour de vrai. Agir ou abandonner, bouger le petit doigt ou crever»,   ajoute cet enseignant de la faculté de Pretoria. «C'est le premier programme du genre dans notre pays où l'argent va à  des étudiants qui créent en résidence. Ils sont un peu comme dans la maison d'un programme de téléréalité. Ils sont sollicités 24 heures sur 24, ils mangent, pensent et dorment pour l'art», poursuit M. Binsbergen. «C'est dur, mais on l'accepte,  car c'est une façon de grandir, un moyen d'apprendre», reprend un autre participant.
Depuis que cet incubateur d'artistes a démarré il y a un an, certains anciens pensionnaires se sont déjà fait remarquer dans des salons pour jeunes artistes.
Le projet a aussi le mérite d'apporter une touche d'art dans une région ultra rurale parmi les plus déshéritées d'Afrique du Sud où les créatifs ont du mal à  survivre.    
 


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