Algérie

Un mouvement pour la rupture



Les «quatre garçons dans le vent de la contestation» entendent ainsi, à travers le MJIC, fédérer et soutenir tous les mouvements de protestation qui secouent le pays. «Nous assistons aujourd’hui à une véritable effervescence populaire, qui agite l’ensemble de la société, chômeurs, étudiants, gardes communaux, etc. Même si ces mouvements ont des revendications différentes, ils se rejoignent tous en un point : l’aspiration au changement, à la rupture totale avec le régime», explique Abdou Bendjoudi, 26 ans, cadre dans une entreprise. D’autant plus que vierge de toute influence politique, englobant même toutes les sensibilités, le MJIC se veut «indépendant de toute tutelle partisane, ouvert à tous les jeunes». Et être ainsi le catalyseur «mobilisateur de toutes les couches sociales», affirme Makhlouf Aït Ziane, 29 ans. Les jeunes Algériens, population pourtant démographiquement majoritaire, ne jouissent d’aucune représentativité dans les institutions étatiques, et sont écartés, à dessein, de la vie politique. «D’où la nécessité de se rassembler pour un idéal commun : le changement», estime pour sa part Sofiane Baroud, 21 ans, étudiant et militant. Car la jeunesse demeure la seule force, le levier qui pourra provoquer ce changement salutaire pour le pays. «Le régime algérien est l’unique gouvernement au monde à mépriser sa société et son peuple comme il le fait», accuse Karim Yamoun, 23 ans, étudiant. «Toutes les voies possibles ont été épuisées. Et nous ne voulons pas faire de l’opposition juste pour faire de l’opposition. Nous désirons proposer de véritables alternatives», martèle Abdou. Pour ce faire, point d’action dans la précipitation, mais un programme à mûrir. «Les 160 membres actifs sur le terrain qui composent le MJIC préparent notre plan d’action et réfléchissent aux initiatives et démarches que nous allons entreprendre dans un proche avenir afin de faire bouger les choses», expliquent les jeunes hommes.
Mais la priorité absolue reste l’établissement de connexions réelles et directes avec les populations, jeunes et moins jeunes. «Nous sommes déjà présents dans 7 wilayas, mais nous voulons devenir une autorité nationale. Une fois notre réseau étendu à tout le territoire, nous passerons aux vraies actions sur le terrain», prédit Karim. Pour ce faire, et ainsi disposer d’une assise populaire et être représentatif et rassembleur, le MJIC table sur la communication, réelle, médiatique et virtuelle. Il est même envisagé de mettre sur pied une école de formation aux profits de militants en herbe.              


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