Algérie

Un mort toutes les deux heures sur nos routes



Un mort toutes les deux heures sur nos routes
Le bilan s'est alourdi. 17 morts et 27 blessés sous surveillance médicale suite à l'accident survenu dans l'après-midi de mardi entre Aflou et Laghouat.La violente collision entre un minibus assurant la liaison Aflou-Laghouat et un autocar assurant la ligne Oran-Adrar vient poser une fois de plus l'épineuse question des accidents de la route, qui font des centaines de blessés chaque semaine aux quatre coins du pays.(Suite page 4) Fella BouredjiD es chiffres en hausse et de plus en plus de familles endeuillées. De janvier à fin juillet 2014, les services de la Protection civile sont intervenus 56 749 fois suite à des accidents de la circulation. Une augmentation de 13% par rapport au bilan de 2013. 10% de ces interventions concernaient des accidents impliquant des poids lourds. 4253 accidents de camions et 1009 de bus.Pour le lieutenant-colonel Achour, sous-directeur de l'information et des statistiques à la Protection civile, la question des poids lourds sur nos routes est cruciale : «Ils ont une responsabilité plus grande puisque leur conduite engage des passagers. Il y a une hausse des accidents les impliquant et dans la plupart des cas ils sont dus au non-respect du code de la route», commente-t-il avant de lister les pourcentages de hausse des accidents de bus et de camions, soit de 4% et 11%.Hécatombe«Il faut instaurer de nouvelles règles pour ces professionnels de la route, qu'ils soient transporteurs de marchandises ou de passagers», préconise-t-il, tout en soulignant la nécessité d'instaurer «un fichier national de permis spécifiques pour ces professionnels qui ne maîtrisent pas toujours leurs véhicules». L'appel est lancé. Les constats se multiplient, mais l'Algérie peine à régler ce sérieux problème qui fait d'elle l'un des pays où l'on meurt le plus sur la route. «A ce jour, nous n'avons jamais réellement posé le problème des accidents de la route avec rigueur», commentait, il y a quelques jours, Mohamed Zertali, enseignant-chercheur, spécialiste en ingénierie du trafic dans un entretien qu'il accordait à El Watan. «Nous avons toujours posé la question sous l'angle de la trilogie des causes : l'état de la route, l'état du véhicule et la responsabilité du conducteur. Cette interprétation est, à mon sens, une fuite en avant.» Pour le spécialiste, ce qui manque, en Algérie, «c'est d'abord l'élaboration d'un réseau routier digne de ce nom et une nouvelle approche d'analyse des accidents de la route permettant de comprendre avec précision le phénomène». En attendant, à l'approche de l'Aïd, l'inquiétude est d'autant plus grande, au vu du trafic plus important sur les routes. «Dans les prochains jours, il y aura des perturbations atmosphériques, la Protection civile appelle les Algériens à faire preuve de prudence sur la route», insiste M. Achour, dépité.




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