Algérie

Un mort sur les routes toutes les deux heures



Les accidents de la route poursuivent leur courbe montante et rien ne semble arrêter l’hécatombe sur les routes du pays, en dépit du retour des motards, des contrôles par les radars et des mesures de sanction pour non-respect du code de la route.Présentes le 21 juin dernier, à Alger, à la journée de sensibilisation sur la sécurité routière, trois associations algériennes, en l’occurrence SOS Nejda (secours), l’Association d’aide aux personnes handicapées et l’association Forum des étudiants universitaires ont interpellé les autorités en leur demandant de mettre fin au massacre des accidents de la circulation. Pour ces 3 associations, les actions indispensables concernent aujourd’hui la révision “urgente” du code de la route et l’adoption de nouvelles mesures plus sévères à l’égard des conducteurs non respectueux de ce code. Mais, ce n’est pas tout, puisque SOS Nejda (secours), l’Association d’aide aux personnes handicapées et l’association Forum des étudiants universitaires ont, par ailleurs, exhorté les pouvoirs publics d’améliorer l’état du réseau routier, dont la vétusté avérée constitue un facteur aggravant des accidents, et d’assurer une meilleure surveillance de la circulation routière. Au cours de la rencontre, le Dr Smaïl Boulbina, président de SOS Nejda, a révélé que la facture des accidents de la route se situe autour de un milliard d’euros par an à la charge de l’État.
L’Algérie est classée au 4e rang mondial des accidents de la route, ce qui la place derrière les États-Unis, l’Italie et la France. Toujours sur le registre des accidents routiers, elle occupe la première place dans le Maghreb et le monde arabe. Pour saisir davantage cette problématique accablante, rappelons que pour la seule année 2007, plus de 4 100 personnes sont mortes dans notre pays, lors des accidents de la route. Ce qui donne une moyenne d’un mort sur les routes toutes les deux heures. Certes, de nombreux chauffeurs de voiture se comportent dangereusement sur les routes et les autoroutes, violant les règles les plus élémentaires du code de la route et usant de l’excès de vitesse, y compris dans les agglomérations, mais cela est loin d’expliquer le carnage routier. D’autres raisons sont à l’origine de la hausse du nombre de tués sur les routes, impliquant différents niveaux de responsabilité. Les gestionnaires et les moniteurs des autoécoles dispensent parfois une formation douteuse et délivrent le permis de conduire sur des bases de complaisance, sinon en le “vendant” au prix fort. Mais, d’autres facteurs provoquent directement ou indirectement les accidents de la route ou encouragent les situations d’impunité tels que notamment la dégradation des routes, l’effacement des amendes (PV) et le non-retrait du permis de conduire, grâce à l’intervention des “connaissances”, ainsi que l’augmentation du parc automobile, la saturation des principaux axes routiers, l’utilisation de la pièce de rechange provenant de la contrefaçon et le manque de civisme des piétons qui, souvent, ne font pas la différence entre le trottoir et la chaussée. Sur un autre plan, l’ouverture du marché des véhicules et l’introduction de crédits bancaires pour l’achat d’une voiture n’ont pas été suivies par la construction conséquente de nouvelles routes et de nouveaux parkings. Résultat, des conducteurs, bloqués dans des embouteillages interminables ou quémandant une place pour garer leur véhicule, finissent par s’impatienter et appuyer à fond sur l’accélérateur pour gagner le temps perdu. Ces derniers temps, un phénomène étrange est en train de se développer en ville et risquerait de conforter les mauvais conducteurs ou à conditionner les autres usagers : des policiers, appelés à dégager la circulation, invitent souvent les automobilistes à violer la ligne continue pour libérer un peu la route.
La question de la sécurité routière n’est pas une simple affaire. Sa prise en charge n’est pas du seul ressort de la répression (PV, retrait de permis, surveillance par radars, barrages de gendarmerie, etc.). En d’autres termes, son approche doit être globale et se traduit par des actions intégrées et durables, prenant en compte divers aspects, en particulier le durcissement de la réglementation, conjuguée au travail de communication et de sensibilisation, la prise en compte du marché des automobiles et de l’état des routes, ainsi que leurs conséquences sur l’environnement.
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