Algérie

Un monde fascinant, oublié



Constat - La culture du cinéma consistant à passer des moments devant l'écran géant n'est pas enracinée dans la société algérienne.Pour être plus juste, cette culture était très répandue durant les premières années de l'indépendance et jusqu'aux années 80. Par la suite, avec l'avènement de l'islamisme, les Algériens ont oublié, petit à petit, ce monde fascinant. Après le rétablissement de la situation sécuritaire du pays, les salles de cinéma commencent à accueillir un nombre de cinéphiles.
A l'indépendance de l'Algérie, le pays comptait 400 salles de cinéma, malheureusement, il n'en reste qu'une dizaine encore opérationnelle aujourd'hui. Ainsi, et à titre d'exemple, le film Mascarades, belle comédie de l'Algérien Lyes Salem, n'a pas dépassé la barre des 10 000 spectateurs en Algérie.
«C'est triste quand même, parce que je m'imagine toute une génération de jeunes qui n'a jamais mis les pieds dans une salle de cinéma, alors que leurs parents ont pu en profiter», déplore Lyes Salem, et d'ajouter : «En Algérie une soirée cinéma ou encore une après-midi cinéma ce n'est malheureusement plus la culture des Algériens.» Lyes Salem, qui est né à Alger, mais a grandi et vit en France, raconte une histoire, à propos du cinéma, dont il a été l'objet en Algérie.
«Je m'ennuyais à mourir, donc j'appelle ma cousine et lui propose d'aller voir un film au ciné, et voici ce qu'elle me répond : 1- c'est dangereux, 2- c'est uniquement pour les hommes, 3- de plus, il n'y a aucun film intéressant», s'étonne-t-il, et de poursuivre : «Alors j'ai décidé d'insister. Elle me répond : c'est mal vu, laisse tomber.» «Mes parents, quand ils étaient jeunes et qu'ils vivaient encore en Algérie, allaient voir des films au cinéma, c'est ce qu'ils me racontent, mais maintenant, je remarque que le cinéma ne fait plus partie de la culture algérienne.» «Je n'ai jamais mis les pieds dans un cinéma en Algérie mais ailleurs si, c'est même un motif de sortie, le cinéma. On ne sort pas spécialement pour voir un film, peut importe le titre, c'est le moment qui compte. Si à l'affiche, il y a un film très attendu, c'est l'événement et pourtant, à la télé, les films ce n''est pas ça qui manque. Et même si on peut se procurer n'importe quel film sur des DVD thèques, le cinéma c'est une culture ; mais on y va parce qu'on a envie de vivre des moments qu'on ne peut trouver que dans une salle de ciné et c'est ce qui manque en Algérie. C'est que la demande n'existe presque pas. Automatiquement, le cinéma dépérit. Et d'après ce qu'on entend ces derniers temps, à Alger, on ne va pas au cinéma pour voir un film, mais pour faire des films interdits aux moins de 18 ans, en direct, c'est désolant.»
Triste est donc la réalité des salles de cinéma. Toutefois, l'espoir demeure puisqu'il y a une jeune génération, la nouvelle, passionnée de 7e art, des producteurs, des cinéastes et autres amateurs d'image, qui entendent lutter contre cet effacement du cinéma.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)