Un moment «absurde» au TRSBA

Un moment «absurde» au TRSBA «En attendant Godot» revisitée par la troupe Wakt, les planches du TRSBA ne désemplissent plus comme une fièvre qui ne retombe pas. Hier en après-midi, une nième version de la mythique œuvre de Beckett «En attendant Godot», dans une mise en scène de Yahia Benamar, aura «éclaté» et donné au public des instants à la fois de lyrisme, de drame des «clochards» et de tous les systèmes iniques, à l’image de Pozzo, le personnage tyrannique qui réduit l’intellectuel Luky à un pantin savant, n’ayant plus conscience, ni âme, un simple automate. La scénographie basée sur la notion d’espace nu, s’est habillée de simple tissu rouge et blanc dans un fond de couleur verte dessine déjà la géographie où la tirade et la réplique des deux hommes échoués par les aléas des guerres et des fléaux de la vie et qui vont à travers des mots pauvres reconstituer l’histoire. Leur histoire en fait, et nous plongeons dans notre «petit quotidien» entre lâcheté, hypocrisie et héroïsme de la petite semaine. En six jours de répétition, le spectacle est finalisé, pour dire aussi, comme à l’école, le théâtre ne prend pas beaucoup de temps ni beaucoup d’argent pour recevoir à contresens un public qui, ce soir là, n’était pas nombreux mais Godot se soucie peu du nombre. L’essentiel est qu’un seul regard a vu ce qui ne devait pas se voir. Yahia Benamar et ses comédiens, entre autres Yacine Djouzi, Moussa Lakhout, Dine Hennani Djahid de la troupe El Wakt, dirigée par Lakroun Mahfoud et Lemir Bensaïd, nous auront gratifié d’un moment «absurde» comme le voulait Godot. Ahmed Mehaoudi