Algérie

Un modèle de tolérance, une politique d'intégration



Deuxième religion après le christianisme, l'Islam est enseigné à l'école et le programme soumis à l'Etat, celui-ci pas laïque, pour éviter toute déviation fondamentaliste.La salle El Mougar a abrité jeudi dernier un documentaire de deux parties de 52 mn, conçu en termes de reportage, intitulé L'Islam au pays de Mozart. Réalisé par la journaliste de la télé algérienne Radia Abou El Maâli, ce film documentaire entre dans le cadre de la semaine autrichienne qui s'inscrit dans le cadre de «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011».
Décliné en deux parties, baptisée donc «Les chemins de la reconnaissance» et «Le coeur de l'émigration», ce film documentaire, sorte de commande de l'ambassade d'Autriche, témoigne de l'ancrage de cette seconde importante religion après le catholicisme en Autriche, ce pays qui se veut un modèle dans ce sens, se démarquant carrément des autres pays en Europe. L'Autriche se distingue en effet par sa «tolérance» envers l'Islam ayant été reconnu officiellement, (politiquement) comme deuxième religion par l'Etat en 1912. Une reconnaissance histochimie qui fait de l'islam une religion à part entière, enseignée y compris à l'école aux côté des autres religions, l'Autriche n'étant pas un pays tout à fait laïque.
De ce fait, le programme pédagogique est soumis à l'Etat seul habilité à sa validité afin d'éviter toute déviation fondamentaliste nous apprend-on. C'est ce qui apparaît à travers les différents témoignages accordés à Radia Abou Al Maâli. «Ce pays réfléchit autrement par rapport à leur communauté», nous a confié la réalisatrice. Aussi, ce qui est frappant à l'issue de la projection de ce documentaire, est de constater en effet que Vienne, la capitale autrichienne, offre un modèle exemplaire d'intégration de la communauté musulmane. Celle-ci est composée majoritairement de migrants Balkans et turcs dont des réfugiés de l'ex Yougoslavie notamment.
Nous apprenons que l'Algérie a offert à l'Autriche l'un de ses plus beaux minarets à la Mosquée de Vienne. Celle-ci est visitée tout naturellement par les touristes du monde entier. Radia Abou El Maâli s'est entretenu avec Amina l'attaché de com de l'association cultuelle islamique.
Anciennement appelée Carla, Amina s'est convertie à l'Islam depuis son mariage avec un Syrien. L'Islam au pays de Mozart est composé d'un microsome de portraits humains louant l'esprit d'altérité de l'Autriche et l'ouverture d'esprit de ses habitants. Un pays qui reconnaît la plupart des langues et où la population en parle au moins quatre dont l'arabe comme on le constatera dans ce documentaire.
Une surprenante tolérance est soulevée ici, en contraste flagrant avec ce monde à côté, en ces temps d'islamophobie exacerbée. Pour illustrer tous ces propos, Radia ira à la rencontre de plusieurs individus qui composent la société autrichienne dans sa riche complexité. Elle rencontrera deux photographes l'un autrichien et l'autre algérien, tout deux ont le projet de croiser leur regard à travers leur objectif afin d'aborder l'Islam selon leur propre sensibilité. Leur travail sera par la suite exposé dans le cadre de «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011».
Muni de sa caméra, la réalisatrice s'est aussi introduite dans un lycée, a rencontré une prof et ses élèves pour prendre la température de l'enseignement de l éducation religieuse (deux heures par semaine).
«On ne se sent pas pointé du doigt ici, il y a une réelle tolérance et même la loi reconnaît la plupart des langues», confiera cette professeur d'origine algérienne dans cette somptueuse Bibliothèque nationale de Vienne où l'on retiendra notre souffle devant ce très beau manuscrit du Coran. Nous apprendrons aussi que le mot Nemsa n'est contrairement, à la plupart des autres pays européens, pas d'origine latine mais slave. Quelques monuments et stèles ici et là qui ornent les espaces publics de Vienne témoignent de l'art oriental et le passage de l'Armée musulmane vers le début du XVIe siècle.
D'ailleurs, le croissant contrairement aux idée reçues, lesquelles imputent son invention aux Français, est une création autrichienne. Le croissant, nous apprend-on, a été fabriqué comme signe de la victoire des Autrichiens contre l'armée ottomane. Dans la seconde partie du documentaire, Radia Abou El Maâli ira à la rencontre de certains membres de l'association d'amitio-algéro-autrichienne en s'attardant sur le parcours de certains d'entre eux et leur vie, installation et intégration dans le paysage autrichien.


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