L'occasion étant de faire une halte sur le cinquantenaire de l'Algérie indépendante et par là même de la libre expression théâtrale nationale telle qu'elle s'est toujours battue sous l'oppression coloniale. C'est ainsi que pour tout un mois, du 8 janvier la date fatidique de la nationalisation de cette entité théâtrale et jusqu'au 8 février prochain, le TNA accueille des activités journalières. Dans cette page, il en sera rapporté l'écho à travers des productions, des auteurs et des planches signées par de célèbres dramaturges toujours en vie ou disparus. Hommage pluriel. Le 4e art algérien ne pouvait ne pas s'inscrire dans la célébration du cinquantenaire de l'Indépendance algérienne. C'est fait. 30 jours seront consacrés aux représentations théâtrales et au cours desquels les amateurs des planches, les amoureux des spectacles « face à face », acteurs-public auront le loisir de se rapprocher de cet art de la scène vivante. Un des illustres noms du théâtre contemporain algérien et incontournable auteur dramatique, en l'occurrence Ould Abderrahmane Kaki, reviendra ce mois-ci sur la scène. Par le biais du livre que lui ont consacré Abderrahmane Mostefa et Mansour Benchehida, nous revisitons grâce à cet ouvrage, le cheminement de vie et professionnel du dramaturge. Parlant de la dimension théâtrale de Kaki, les deux auteurs précisent que celui-ci, à l'inverse des précurseurs du théâtre en Algérie lesquels se sont adressés à un public spécifique à savoir citadin, Kaki, lui, s'est armé d'approches nouvelles « en rupture avec les thèmes et la mise en scène ». Le dramaturge verra d'un autre 'il, le discours théâtral jusque-là subissant « la contrainte colonialiste » qui pesait au-dessus de la tête de ses aînés. Il faut savoir que Kaki a été pétri dans différentes sensibilités, notamment l'environnement social, humain et idéologique. La culture orale transmise par une grand-mère bonne conteuse et le milieu scout musulman s'avèrent un levain précieux pour développer, plus tard, l'écriture littéraire de la mise en scène chez Kaki. Autre impact auquel le regretté s'est identifié : « les influences intellectuelles » par le biais du cinéma américain. Par l'ascendance de l'oralité, Kaki va transmettre la parole de la société algérienne, paysanne et citadine unie dans « l'événement scénique » et « insérer le verbe du meddah ». Une innovation dans le texte et le jeu des comédiens avec « la matérialisation visuelle et plastique de la parole ». Le scoutisme également s'avère le terrain propice à impulser le sentiment nationaliste chez Kaki en même temps que la vocation théâtrale par le biais de l'activité artistique qui rayonne dans le mouvement scout musulman. El Masrah est la troupe de théâtre qui sera le tremplin de la vocation d'Ould Abderahmane Kaki. C'est le premier stade franchi qui, plus tard, lui vaudra la notoriété et la popularité de ses pièces. « Vers les années 1960... el Masrah se retrouvera prêt à relever le défi des lendemains d'indépendance... ». Un autre regard par rapport au jeu abordé anciennement au niveau du théâtre algérien, entraîne Kaki à penser « un mode d'expression qui fut nôtre... » et principalement à introduire « nos coutumes langagières » avec un plus d'universalisme. Metteur en scène, écrivain, adaptateur de pièces, scénariste, Ould Abderahmane a apporté un nouveau souffle au théâtre et lui a insufflé une identité.
Leila Nekachtali
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Posté Le : 12/01/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kaki dramaturge l'essentiel
Source : www.horizons-dz.com